Je suppose qu'il en est de mon blog comme de la plupart des autres blogs qui militent pour une politique plus à gauche. Il m'est souvent reproché de n'être que dans la critique, presque toujours négative. En parcourant rapidemment l'ensemble des articles publiés depuis 4 ans (eh oui,4 ans !), je dois bien admettre que ce n'est pas forcément faux. Et pourtant, des propositions, des idées sur ce que pourrait être un monde meilleur, ou du moins une France plus juste, j'en ai, réalistes ou utopistes certes, mais j'en ai comme tout un chacun.
C'est pourquoi j'ai décidé, alors que nous entrons dans une période qui va être cruciale pour la vie politique de notre pays, de créer cette nouvelle rubrique appelée "propositions". Loin de moi l'idée de penser que je détiens la clef de tous nos maux et que ces propositions publiées sur ce blog seront reprises un peu partout et changeront la donne politique. Non, la démarche est bien plus modeste et s'inscrit dans un souci d'échanges et de débats. J'attends donc avec impatience vos commentaires, ajouts et corrections.
Proposition n°1 : rétablir l'autorisation administrative de licenciement.
Pour bien comprendre, il faut remonter à 1986, date à laquelle Jacques Chirac, alors premier ministre, a décidé de supprimer l'autorisation administrative de licenciement. A l'époque, chaque entreprise qui souhaitait faire un plan social devait demander l'autorisation à l'inspection du travail pour pouvoir licencier des salariés. Celle-ci a donc été supprimée en raison de cette logique libérale incompréhensible pour un non-initié comme moi qui voudrait que les entreprises puissent licencier comme elles l'entendent, ce qui leur permettrait d'embaucher également plus facilement. Les faits ont depuis lors largement démontré le côté farfelu du raisonnement, pourtant personne n'est jamais revenu sur cette décision, pas même les socialistes qui pourtant en 1986 avaient hurlé au scandale, jurant leurs grands dieux qu'ils allaient la rétablir s'ils revenaient au pouvoir. Aujourd'hui, on sait aussi ce qu'il faut penser des promesses socialistes.
Pour autant, l'autorisation administrative de licenciement n'a en rien été un frein à l'explosion du chômage de masse. L'explication principale est évidente : faute de moyens suffisants pour contrôler les décisions des grandes entreprises, et surtout les plus grandes, l'inspection du travail n'avait d'autre choix que d'accepter quasi systématiquement les divers plans sociaux qui lui étaient soumis.
C'est pourquoi dans mon esprit, le rétablissement de ce texte s'accompagne inéluctablement d'une augmentation substantielle des moyens humains et financiers dévolus à l'inspection du travail. Il faut que les inspecteurs soient suffisamment outillés pour agir sur les structures et les décisions des entreprises. L'autorisation administrative de licenciement doit permettre d'interdire à toute entreprise qui fait des bénéfices de licencier. Elle serait aussi un excellent instrument de lutte contre les délocalisations. Enfin, son rétablissement ne dépend en rien de l'Union Européenne, ce qui permettrait de sortir de cette logique erronée qui veut que l'on ne puisse rien faire à cause du veto européen.
A tout cela, il faut rajouter que l'augmentation du nombre d'inspecteurs du travail (passer du simple au triple permettrait seulement de couvrir les besoins actuels) aurait une conséquence non négligeable : faire mieux appliquer partout le droit du travail, ce qui déboucherait souvent sur de nouvelles embauches (quand c'est possible), et sur une amélioration des conditions de travail. Sans compter qu'il s'agirait là du seule moyen efficace de lutter contre le travail clandestin.
Sur d'autres sujets :
Suite à mon billet, l'ami K d'Interférences a lu le livre de Gunnar Staalesen "fleurs amères" et a aimé. J'en suis ravi, d'autant plus que cela donne en plus une excellente critique.
Histoire de s'amuser un peu, je prescris sans modération l'humour de tropicalboy.
Le dimanche chez jef, c'est musique. A découvrir cette semaine, Bob Brozman.