L'histoire
Tokyo, fin des années 60. Kizuki, le meilleur ami de Watanabe, s’est suicidé. Watanabe quitte alors Kobe et s’installe à Tokyo pour commencer ses études universitaires. Alors qu’un peu partout, les étudiants se révoltent contre les institutions, la vie de Watanabe est, elle aussi, bouleversée quand il retrouve Naoko, ancienne petite amie de Kizuki. Fragile et repliée sur elle-même, Naoko n’a pas encore surmonté la mort de Kizuki...
Mon avis
J'avais beaucoup aimé les trois premiers films de Tran Anh Hung. Malheureusement son quatrième est resté inédit en France. L’attente était donc grande. Cette fois le réalisateur français d’origine vietnamienne pose sa caméra au Japon et adapte un bestseller censé être sombre et poignant. N’ayant pas lu le livre je ne peux comparer mais pour moi le film est totalement raté. Alors que l’on attend un drame poignant, à la manière de ces précédents opus, on est juste là devant un exercice de style visuel, certes magnifique, mais dénué de toute substance dramatique ouémotionnelle. Le fond a été totalement abandonné au profit de la forme. Ce qui, on le sait, fait rarement de grand film. Pas d’émotion, pas de tension dramatique, toute la noirceur et la mélancolie attendues ne sont pas là. Les personnages ne sont pas attachants, leur psychologie à peine effleurée, on ne sent pas leur détresse ou leurs élans. On finit donc très vite par s’ennuyer, cela tournant même presque au calvaire. Et c’est long : 2h13 ! Tout est fait pour nous transmettre une belle poésie qui, paradoxalement à ce que l’on voit à l’écran, ne se fait jamais sentir, surtout quand les dialogues tournent autour d’érection et de sécheresse vaginale... Techniquement tout est beau. On ne peut pas renier le travail fait sur les images, splendides, les costumes et les décors ou même le son. Par contre la musique de Jonny Greenwood (Radiohead) n’arrange rien. Par moment douce et très belle, mais la plupart du temps trop forte, tonitruante et envahissante, se coupant souvent brusquement, nous mettant alors dans une sorte de montagne-russe désagréable. Les acteurs sont par contre très bons. Le très charmant Kenichi Matsuyama nous conte son histoire avec talent, il est très bien. Tout comme la belle et douce Rinko Kikuchi (Babel) tout aussi charmante, douée et convaincante.
Moi qui m’attendais à pleurer devant une belle histoire d’amour poignante et impossible, ajouté à la difficulté de survivre à la mort d’un être cher, je suis resté sur le bas côté de la route (pourtant si belle). Au final on assiste à quelque chose de froid, limite morbide et totalement impersonnel. Un film profondément ennuyeux qui m’a totalement laissé de marbre, et donc provoqué une grosse déception de la part d’un metteur en scène que j’admirais tant. Tout le poétique et le contemplatif de ses précédents films à complètement disparu. Dommage.
Filmographie Tran Anh Hung
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