« Se marier et fonder une famille » au cœur des enjeux de 2012

Publié le 08 mai 2011 par Veille-Education

Le Parti socialiste français a présenté, début avril 2011 son projet[1] en vue de l’élection présidentielle 2012. Composé de 30 propositions, on trouve à la fin, entre la promulgation du CV anonyme et l’immigration « juste », l’ambition socialiste en matière familiale : « Pour assurer l’égalité des genres et des familles, nous ouvrirons le droit au mariage et à l’adoption pour tous les couples ». Le PS avait déjà annoncé cette proposition dans la Convention Nationale sur l’égalité réelle en novembre 2010.[2]

La réponse de l’UMP sur ce sujet n’a pas tardé, à travers un communiqué analysant le projet socialiste.[3] Le style, précis et incisif, redonne aux mots leur véritable signification.Mariage : L’absence de définition de la notion d’égalité conduit à l’égalitarisme

Le communiqué de l’UMP indique : « Le PS veut le mariage homosexuel au nom de l’égalité, mais un couple d’un homme et d’une femme, ce n’est objectivement pas la même situation qu’un couple de deux personnes de même sexe, il n’y a donc pas d’inégalité de situation entre les couples hétérosexuels et homosexuels! »

L’absence de définition de l’égalité

Le problème fondamental du projet socialiste est l’absence de définition de l’égalité, que ce soit entre une femme et un homme (1), ou en parlant des couples (2).

(1) Il existe une égalité substantielle entre un homme et une femme parce qu’ils sont l’un et l’autre membre de l’humanité et par conséquent ils sont égaux en dignité et en droits. Cette égalité substantielle ne remet pas en cause leurs différences biologiques ou sexuelles, ni leur originalité propre et leur personnalité. L’égalitarisme du PS dans le projet conduit à l’indifférenciation des sexes, et nie les spécificités de chacun.

(2) Quant à l’égalité de couple, la question est mal posée. Ouvrir un droit à toute sorte de couple est paradoxal puisque seule une personne peut être titulaire d’un droit, non un couple, ni un groupe. La philosophe Sylviane Agacinski indique ainsi : « on semble ne pas remarquer que la revendication du « mariage homosexuel » ou de l’ »homoparentalité » n’a pu se formuler qu’à partir de la construction ou de la fiction de sujets de droit qui n’ont jamais existé : les « hétérosexuels ». C’est en posant comme une donnée réelle cette classe illusoire de sujets que la question de l’égalité des droits entre « homosexuels et hétérosexuels » a pu se poser. Il s’agit cependant d’une fiction, car ce n’est pas la sexualité des individus qui a jamais fondé le mariage ni la parenté, mais d’abord le sexe, c’est-à-dire la distinction anthropologique des hommes et des femmes ». [4]

Les lobbies homosexuels dans leur argumentation prennent justement en considération les couples. Ils estiment que les couples de même sexe se trouvent dans une situation similaire à celle des couples de sexe différent, au regard de l’amour que les deux personnes peuvent se porter. A ce titre, ils réclament l’accès au mariage. Il y a là deux erreurs de raisonnement : d’une part, faire du couple un sujet de droit et d’autre part, considérer le mariage comme la simple reconnaissance de l’amour entre deux personnes. L’institution matrimoniale est bien plus que la consécration de l’amour entre deux personnes, elle est le socle légal de la fondation d’une famille, d’où la nécessaire différence de sexe entre les époux. Le fait que la science permette aujourd’hui de déconnecter couple et procréation ne justifie pas que la loi perde son caractère universel pour servir quelques intérêts personnels et minoritaires. C’est pourtant la ligne qu’a adopté le Parti socialiste dans son projet pour 2012. Il se révèle sur ce thème être démagogique et irresponsable car il confond égalité et égalitarisme (= vouloir l’égalité absolue indépendamment des différences de situation).

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