Mais une question se pose : d'où vient cet écusson dont l'inscription latine reste parfois une énigme pour le visiteur qui, d'un oeil distrait ou intéressé visite notre Hôtel de Ville ?
Jusqu'au XVIè siècle, l'instruction secondaire n'avait été donnée, à Montluçon, que par les moines des couvents et du chapitre Saint-Nicolas, dont les immeubles s'étendaient jusqu'à la rue Montpeyroux qui fut donc, en quelque sorte, le Quartier Latin de la vieille cité féodale.
En 1578, les consuls de la ville achetèrent, dans ladite rue Montpeyroux, une vaste demeure en vue d'y agrandir le petit collège qui existait déjà en ces lieux et dont l'inauguration en lieu en 1588.
Vers la même époque, l'exécution de trois écussons fut confiée à deux artistes, Claude Bridier et François Pétignot, dont nous retrouvons les noms dans les registres paroissiaux.
Les deux premiers, sculptés aux armes du roi et du prince, furent apposés, l'un sur la porte massive du Château, l'autre sur la porte Marchio, aux Cordeliers. Le troisième, celui dont il est question, portant les armes de Montluçon : " D'azur à l'avant-mur d'argent crénelé de trois pièces, donjonné à dextre et à senestre d'une tourelle maçonnée et couverte de même, surmontée d'un soleil d'or ", fut placé à l'entrée principale du nouveau collège agrandi, avec une inscription latine que l'on pourrait traduire ainsi :
" Le collège de Montluçon, grâce aux soins dilligents et au zèle de Joseph Coppin, Gilbert Mercier et Stéphane Suret, consuls, a été restauré et, dans de grandes proportions, " accru " en l'an du Seigneur 1578 ".
" Heureuses les villes que les Muses fréquentent et font briller de leur éclat. Sans elles, elles sont privées de cette lumière qui embellit et honore les citées. Ainsi, à juste titre, Montluçon est pénétré de cette bienfaisante lumière, puisque son nom indique que, dans ses murs, notre ville donne l'hospitalité aux Muses ".
C'est cet écusson qui se trouve maintenant encastré dans le mur de la salle des fêtes de l'Hôtel de ville. Quant aux deux autres qui, en sus de blason, portaient les attributs de la royauté, il est probable qu'ils aient été détruits durant le période Révolutionnaire.