L’Institut économique Molinari organise prochainement une Université d’automne en économie autrichienne. Partant du constat que les politiques économiques actuelles sont à l’origine des crises et reposent sur des théories erronées, l’Université propose une série de conférences visant à présenter l’alternative offerte par les économistes de l’école autrichienne. Ludwig von Mises, Friedrich Hayek ou Murray Rothbard ont construit des outils analytiques puissants capables de rendre compte de la complexité des phénomènes économiques, en particulier celui du cycle économique.
Fondation iFRAP : Pourquoi organiser une telle université en économie autrichienne ?
Cécile Philippe, Institut Molinari : Nous souhaitons organiser cette université parce que nous sommes convaincus que les politiques économiques actuelles sont à l’origine des crises et reposent sur des théories erronées. A travers une série de conférences nous voulons présenter l’alternative offerte par les économistes de l’école autrichienne. Ludwig von Mises, Friedrich Hayek ou Murray Rothbard ont construit des outils analytiques puissants capables de rendre compte de la complexité des phénomènes économiques, en particulier celui du cycle économique particulièrement significatif dans la période de crise financière et monétaire que nous traversons.
Nous espérons aussi encourager une nouvelle génération à analyser les problèmes de politiques économiques sous un nouvel angle et nous organisons d’ailleurs en plus de l’université, un concours du meilleur article sur le thème du rôle de l’or dans la réforme du Système monétaire international. Tous les détails sont disponibles sur le site de l’Institut économique Molinari.
Fondation iFRAP : De quels exemples vous inspirez-vous ?
Cécile Philippe, Institut Molinari : L’Université d’Automne vise à faire connaître les grands auteurs de l’école d’économie autrichienne. L’un d’entre eux – Friedrich Hayek – a d’ailleurs obtenu le prix Nobel d’économie en 1974 pour ses travaux pionniers dans la théorie de la monnaie et des fluctuations économiques et pour son analyse de l’interdépendance des phénomènes économique, social et institutionnel. Ces auteurs apportent un éclairage lumineux sur des événements qu’ils ont eux-mêmes vécus, notamment la période hyper inflationniste en Allemagne dans les années 20 et la Grande dépression des années 30. On compare d’ailleurs souvent la crise actuelle à cette dernière et ces auteurs donnent les clés grâce auxquelles on peut, en effet, lier les deux.
Fondation iFRAP : En quoi les solutions de réformes appliquées actuellement – notamment en France – vous semblent-elles économiquement nuisibles ?
Cécile Philippe, Institut Molinari : Les solutions apportées à la crise actuelle sont malheureusement les mêmes que celles qui ont été adoptées lors des crises financières et monétaires précédentes. Dans la droite ligne des remèdes keynésiens, les pouvoirs publics – en France comme ailleurs – ont privilégié les politiques de relance via l’endettement, le sauvetage des banques etc. Ignorant le fait que la crise actuelle est elle-même le résultat d’un endettement excessif aussi bien privé que public (la France n’a pas eu un budget public équilibré depuis 1974) lié à une création monétaire extravagante, les gouvernements ont joué aux pompiers pyromanes en ajoutant des dettes. Nous faisons maintenant face à une bulle obligataire sans précédent qui risque à tout moment d’exploser. Plus que jamais, il est crucial d’entendre ce que les autrichiens ont à dire sur ce sujet afin d’éviter les erreurs du passé et renouer avec la croissance en assainissant les finances publiques.
Fondation iFRAP : Quel sera, selon vous, le rôle de l’or dans les prochaines décennies ?
Cécile Philippe, Institut Molinari : Votre question est proche de celle que nous posons dans le cadre de notre concours du meilleur article. J’y répondrai donc succinctement. L’or n’a plus de fonction monétaire dans le Système monétaire international depuis plusieurs décennies. Il joue cependant encore un rôle actif puisqu’il sert de valeur refuge. Il permet en effet aux individus de protéger les capitaux investis et de se couvrir contre le risque d’inflation qui est bel et bien présent. A l’IEM, nous avons calculé que depuis son introduction, l’Euro aurait ainsi perdu 1/5 de sa valeur.
Propos recueillis par Agnès Verdier-Molinié.
Interview publiée le 29 avril 2011 sur le site de la Fondation iFRAP.