Romain Verger est de ces auteurs auquel on accède par un bouche à oreille insistant. On commence par en entendre parler avec une certaine déférence, une pointe d'admiration, avec l’intuition immédiate qu’il s’agira d’aborder une rive étrange, ou peu ordinaire. C’est que ses trois romans, tous parus chez Quidam, auxquels il faut ajouter ses poèmes et son essai sur Henri Michaux, laissent entendre une voix très singulière, retirée dans une intimité colorée d’onirisme et allègrement disposée à des horizons plus lointains – on y lit dans la nuit d’une forêt, et on se retrouve comme sur une grève abandonnée.
L’expressivité de Romain Verger passe toujours par les mots, mais sans souci de genre. D’où sa curiosité naturelle pour ce que charrient les symboles, les images, le son. Il en a conçu un site (http://rverger.com/) et un blog (http://membrane.tumblr.com/) aux univers à la fois secrets et captivants.
Lundi, Éric Bonnargent évoquera son roman Grande Ourse (2007), avant de s'entretenir avec lui vendredi. Entre temps, nous serons revenus, mardi et mercredi, sur son tout dernier livre, Forêts Noires