Méfions-nous des schémas hâtifs qui administrent une étiquette, mais l’une de mes premières lectures enthousiasmées était celle de Giono qui dans « Regain » montrait notamment comment une femme venait aimer et sociabiliser un ours, lui apprendre les gestes élémentaires et le guider dans le foyer. C’est le schéma inverse que je montrerai à travers une approche des Vices-rois de Gérard de Cortanze.
La fibre italienne travaille mes récits en même temps que la fibre celtique. Lorsqu’en 1999 j’ai découvert la sélection des Goncourt (et un de plus), je ne pouvais qu’être sensible au gros roman de Gérard de Cortanze, les Vice-Rois dont la trame se déroule en grande partie dans la région italienne du Piémont, sur les terres de Cortanze. Il relate la destinée du vice-roi Ercole Tommaso di Cortanze, arrière-grand-père du romancier, puis celle de son fils, Roberto, sacré à son tour « vice-roi » dans le domaine automobile au volant de Bugatti.
La politique et l’histoire se mêlent à la trame romanesque. Le lecteur découvre en même temps que le vice-roi les changements profonds de l’Italie de Garibaldi puis de Mussolini. Le fils lui, s’intéresse davantage à l’univers des voitures de course dans lequel il se fait une réputation de chevalier, du fait de la noblesse et de la générosité de ses attitudes de course. (A suivre)