« Nous demandons à la France et aux médias français de réviser leur façon de nous voir »
En effet, le président de l’Anavad a exprimé son incompréhension devant une situation où les médias français se mobilisent « pour des petites manifestations [en Algérie] qu’ils présentent comme de grands évènements » alors qu’on n’a pas « trouvé de traces dans leur colonnes ou à la télévision » de la marche du peuple kabyle le 20 Avril 2011, « où près de 80 000 personnes sont descendues dans la rue ».« Sommes-nous si damnés que ça ou trainerions-nous des casseroles sur nos objectifs de liberté, de laïcité et des autres valeurs qu’on a en commun avec la France ? » a-t-il demandé en s’adressant à la presse et aux autorités françaises, auxquelles il demande « de réviser leur façon de nous voir ». Ferhat Mehenni estime que c’est « une grave erreur de leur part que de ne pas percevoir tout l’intérêt que la France a à avoir une Kabylie forte, démocratique et laïque ».Evoquant son dernier voyage à Washington, aux Etats-Unis, où il a rencontré des personnalités de haut rang, le président du Gouvernement Provisoire Kabyle, tout en qualifiant le travail qui a été fait d’énorme, « a regretté l’attitude de la presse française, qui a ignoré cette visite, et a assuré que ce serait bien pour la France qu’elle prenne en considération ses intérêts du jour où la Kabylie disposera de ses propres leviers ». Il demande ainsi à savoir « si l’Histoire et le temps feraient que nos relations s’intensifient avec les américains, quelle part des intérêts français serait sauvegardée ? », avant d’affirmer que cette visite effectuée aux USA « aura des répercussions et des prolongements à l’avenir ».Ferhat Mehenni a tenu à rappeler que « c’est parce que nous avons une relation charnelle et passionnelle avec la France et que nous aimons la France qu’on est déçus par l’attitude qui est la sienne ».Revenant à la presse algérienne, Ferhat Mehenni a souligné que cette dernière a changé de stratégie en passant du stade de la diabolisation à celui de la minimisation et d’étouffement. Il estime ainsi que « c’est cette façon de mettre la tête sous le sable, comme l’autruche, qui amène les grandes catastrophes plus tard ».Dans ce message vidéo de près de 18 min, le Président de l’Anavad est aussi revenu sur la demande d’un référendum d’autodétermination du peuple kabyle et a assuré que « si le gouvernement algérien refuse d’entendre ce droit là, nous irons nous-mêmes organiser ce referendum ».Ferhat Mehenni a terminé son message après avoir évoqué la déclaration du président algérien, Bouteflika, sur son intention de réviser la constitution et a estimé que ce dernier « se trompe de peuple, de pays et de conjoncture historique », avant d’ajouter que « la Kabylie n’est pas concernée parce qu’à aucun moment il [Bouteflika] n’a parlé du droit du peuple kabyle à vivre en tant que tel » et que « par conséquent , sa révision constitutionnelle, il l’aura pour lui et la Kabylie fera une constitution pour elle-même ».