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Biodiversité et aménagement de la montagne aux rencontres du C.I.A.P.P.

Publié le 08 mai 2011 par Lagela

Le Conseil International Associatif pour la Protection des Pyrénées a organisé sa session plénière le 7 mai 2011 à Vielle-Aure (Hautes-Pyrénées). Devant une assemblée studieuse, les thème de la biodiversité et de l’aménagement de la montagne ont été abordés. Lors de la deuxième table ronde consacré au projet de station de ski entre Bielsa et Piau-Engaly, l’Association de Défense et de Protection des Vallées Pyrénéennes de Saux et de la Gela a fait part du travail de ses commissions quant à l’impact du projet sur le plan environnemental, économique …

Voici le communiqué. du C.I.A.P.P. relatant cette journée.

Le conseil plénier du CIAPP s’est réuni à Vielle-Aure le 7 mai 2011, à l’invitation de M. Francis André, président de l’Association de Défense et de Protection des Vallées Pyrénéennes de Saux et de la Géla, professionnel de tourisme par ailleurs.

Le conseil comprend des représentants des entités de protection de la nature des régions françaises et des autonomies d’Espagne agissant pour une politique écologique en Pyrénées.

Lors de deux Tables Rondes, il a abordé deux questions fondamentales du développement soutenable dans le massif :

  1. La biodiversité et la transfrontalité en montagne Pyrénées,
  2. L’aménagement de la montagne pyrénéenne avec pour exemple le projet UTN Bielsa-Piau Engaly.

Sur la question de la biodiversité, les délégués de la première Table Ronde ont été à l’écoute des divers témoignages relatifs à la perte d’espèces, notamment emblématiques. La grande faune sert aussi d’indicateur biologique, sa présence témoignant de la richesse et du maintien de 1′écosystème.

Mais, il n’existe pas à ce jour, dans nos régions de montagne, de politique efficace assurant la protection des milieux naturels.

La mise en place d’un réseau d’espaces protégés judicieusement réparties, complété par des mesures plus ponctuelles et mieux adaptées à certains secteurs (zones Natura 2000, arrêtés de protection de biotope, classement au titre des sites, réserves biologiques domaniales) doit devenir un élément essentiel d’une véritable politique transfrontalière de protection de l’environnement.

A cause du réchauffement climatique, le quart des espèces végétales et animales pourraient s’éteindre avant 2050.

A cinq reprises, la vie a été presque entièrement effacée de la surface du globe. La sixième grande extinction se déroule en ce moment même sous nos yeux.

La bonne nouvelle est que le coupable du désastre, qu’il faut empêcher de nuire, a été identifié. La mauvaise, c’est que ce coupable, c’est nous. L’homme est plus dévastateur pour la biosphère que la plus grande des météorites ou la plus vaste des ères glaciaires.

Ceux qui ignorent le danger devraient pourtant se rappeler que les espèces prédatrices finissent, elles aussi, par disparaître, à trop vite exterminer leurs proies et déstabiliser leur biosphère.

Reste un espoir: Homo sapiens est la seule espèce à pouvoir détruire si vite et si totalement la vie qui l’entoure, elle est aussi la seule à pouvoir la préserver.

Sur la question de la biodiversité, le CIAPP rappelle son attachement au renforcement de la population d’ours des Pyrénées et attend avec impatience le lâcher d’une nouvelle ourse promis par le ministère de l’écologie en France.

Il condamne toute manifestation de violence à l’égard des biens et des personnes menées par quelques opposants locaux.

L’autre exemple de menace sur les espèces est l’effondrement des effectifs du Grand Tétras (Tetrao-urogallus) causé par différents facteurs : isolement, dérangements, aménagements des stations de ski, exploitations forestières.

Biodiversité et aménagement de la montagne aux rencontres du C.I.A.P.P.

De gauche à droite, Jean-Claude Borde, vice-président de A.D.P.S.G., Thierry de Noblens, secrétaire adjoint du C.I.A.P.P., Marc MAILLET, secrétaire général du C.I.A.P.P., Francis André, président de A.D.P.S.G. et Michel Geoffre, secrétaire adjoint du C.I.A.P.P.

La deuxième Table Ronde a examiné le nouveau projet d’aménagement touristique de la commune d’Aragnouet : l’UTN transfrontalière Bielsa-Piau Engaly.

L’association locale a exposé les différents inconvénients de cet aménagement dévastateur des beaux espaces montagnards de la haute vallée d’Aure : enneigement artificiel, affabulations sur les données financières, atteintes à la biodiversité et aux paysages…

Vivement contesté, y compris bien au-delà du milieu associatif, ce projet fera l’objet d’une note du CIAPP auprès de la commission spécialisée des UTN, dénonçant ces grands travaux dont le résultat sera d’abord la défiguration des vallées de Saux et de la Géla, ce beau cadre de montagnes pyrénéennes.

Si les grands ensembles naturels nous sont devenus si précieux, ce n’est pas pour ce qu’on en tire d’usage ou de simple agrément. C’est que nous les sentons comme une part de nous-mêmes, le souffle de notre propre vie. Ce sont les racines de notre vouloir-vivre qui plongent dans le sol des forêts et dans les profondeurs de tous les espaces naturels.

Le CIAPP défend donc une plus large acception de la biodiversité, de l’écologie et de la culture en englobant le penser avec toutes ses curiosités et ses valeurs immatérielles, le sentir avec ses attachements, ses goûts, ses tolérances, l’agir avec ses précautions et ses savoir-faire appropriés, tout autant de traits distinctifs qui assoient, légitiment et élargissent l’objet des militants associatifs pour la protection de la nature.

Aujourd’hui, le CIAPP dénonce cette apocalypse silencieuse en Pyrénées et demande aux pouvoirs nationaux, régionaux et autonomiques d’y mettre fin.

Vielle Aure le 7 mai 2011.

participants aux rencontres du CIAPP


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