In Love With Oblivion [Fortuna Pop!]
Avril 2011
Normalement, je n'aime pas tellement la musique vomissante, sauf peut-être en concert. On aime avoir des repères, des sonorités sûres, des refrains rassurants. Crystal Stilts, ça fait vibrer les tympans, pas comme un gros concert de nu-metal, mais à la manière d'une crise blanche – et noire, glauque et interminable. Il faut aimer le style néo-psychédélique, cet obscur courant mêlant vintage et post-punk. Ne vous attendez pas à du rock anxieux façon Black Angels, c'est plutôt du blues jovial noyé dans le plomb et l'acide. In Love With Oblivion est bien mieux produit que son prédecesseur Alight of Night (2008), excellent dans le genre, et la première chose qu'on remarque, c'est le changement dans la voix. Brad Hargett s'est mis à chanter super grave, comme un zombie, alors qu'on avait l'habitude de l'entendre chanter « normalement ». Si l'on fait abstraction du bourdonnement rabat-joie qui couvre la totalité du disque, on découvre des tubes fort sympathiques dont le potentiel, lors d'une soirée perchée au fond d'une caverne, serait à son apogée. Ta maman dira « ça fait du bien quand ça s'arrête » et elle n'a pas tort, mais plus on écoute les Crystal Stilts, plus on est dans leur trip, plus on trouve ça normal ; j'ai même fini par trouver ça génial ! C'est un peu comme la fiesta au royaume des morts.♫♪