[Critique DVD] Sound of noise

Par Gicquel

Il aurait fallu se méfier. Quand au début de ce siècle Ola Simonsson et Johannes Stjärne Nilsson se sont mis à bidouiller des courts-métrages bizarres, plus de son que de dialogues, c’était plutôt marrant. Ainsi « Music for One Apartment and Six Drummers » se passe dans un appartement où les protagonistes, des intrus, se mettent à faire de la musique avec tout ce qui leur tombe sous la main. Et ça fonctionne très bien, au point qu’on se laisse emporter par ses rythmes culinaires, en tapotant du pied, ou de la main sur le revers du fauteuil.

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On les a donc laissé faire (Youtube affiche à ce jour plus de 10 millions de visites), ils ont débarqué à Cannes et le monde entier les a salués avec une trentaine de prix.Pourquoi se serait-il arrêté en si bon chemin ? Après ce court, d’autres courts du même acabit ont enrichi leur filmographie avant de se lancer  de la même manière,  dans la réalisation d’un long métrage. Et je peux vous affirmer que  la magie opère toujours de la même façon.

Déjà l’intrigue ne ressemble pas à du menu fretin. Elle nous conte les déboires d’un officier de police Amadeus Warnebring  (Bengt Nilsson)né dans une illustre famille de musiciens, qui ne supporte pas la moindre note de musique.Alors, quand  un groupe de musiciens déjantés décide d’exécuter une œuvre musicale apocalyptique en utilisant la ville à la fois comme instrument et salle de concert,  il croit tomber complètement dingue. Et peut-être aussi un peu amoureux …

Voilà la nouvelle partition de nos deux lascars , qui s’en donnent à cœur joie dans cette symphonie , exécutée entre Les Tambours du Bronx et le space opéra. Visuellement , les sons sont extraordinaires , alors que la musique amplifie , au propre comme au figuré, l’intensité du récit. Pas de révélations cinématographiques à en attendre, ni suspense à vous faire perdre haleine, mais un régal d’images et de notes  totalement concordantes, et le plus souvent très surprenantes.

J’ai repris rien que pour le plaisir une scène qui se passe dans un bloc opératoire, et puis une course poursuite à la fois pédestre et musicale, la première du genre, je crois et j’en redemande. Car dans ce thriller pas comme les autres, les agressions ne sont que sonores (autrement c’est par mégarde que l’on risque de flinguer un flic) et les descentes de police, aussi farfelues que les individus sensés poursuivis.

L'objet du délit, un métronome

L’humour décalé, comme il se doit, et l’anticonformiste général qui règne sur le plateau et dans l’histoire, ne doit pas nous faire oublier que  nos percussionnistes ne s’attaquent pas à n’importe quoi et n’importe qui pour donner le la de leur fantaisie.Un théâtre, une centrale électrique, une banque …. Et en plus, il y aurait un message ?

LES SUPPLEMENTS

Deux courts métrages

« Music for One Apartment and Six Drummers »(2001).

“Music for one X-mas and six drummers”. Cette fois c’est au cours d’une cérémonie de Noël dans une maison de retraite, que nos six musiciens font irruption. C’est excellent !