Vos hivers imaginaires

Publié le 15 janvier 2008 par Vanessav
cabanes nous dévoilaient, mais uniquement en filigrane, autant la saison hivernale a convoqué, pour certaines, énormément d’émotions. Voici la mise en bouche de toutes les participations, pour que …encore …nous soyons ensemble autour de nos hivers.
Rappelez-vous, tout le monde peut être Passeurs d'imaginaires, il suffit de croire que nos ressentis, nos visions réelles ou fictives, sont un fil d’Ariane pour comprendre le labyrinthe que nous sommes. Il est nécessaire aussi de vouloir partager…le reste, le lien, se fait tout seul.
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Un hiver source de contemplation
Sous nos latitudes, l’hiver est la saison d’hibernation. Une saison rude pour la nature et les hommes. N-Talo, grande magicienne des sous-bois, nous propose de prendre place à côté d’elle à la fenêtre et de regarder dehors sa saison préférée et les oiseaux, petites ombres passantes aux couleurs préservées.


*source Jaseur
La Fille du Consul nous dévoile des détails de la flore, un brin de gui pour apprivoiser à son cou l’hiver. Un voyage encore plus dans la nature nous amène à mettre un pas dans le restaurant des becs affamés grâce à N-talo.

*source mangeoires
Les paysages semblent plus vierges de l’homme et c’est comme si la nature reprenait ses droits : du givre présenté par Galet&galette et d’autres visions bien spécifiques sur le site de L’œil ouvert.
L’imaginaire des éléments naturels est en éveil. La neige forme aussi une architecture aux formes changeantes. Je m’imaginais suivre des empreintes de la faune dans la neige en ayant une idée plus précise des animaux recherchés par rapport à Florizelle. Moins enchanteur, quoique, l’hiver et la neige permettent des sorties différentes, à pied en se tenant comme je suivais Dominique A mais aussi Envol de papillons nous amenait en traineaux et Florizelle en tous types de transports .
Plus que toutes autres, il s’agit d’une saison où nous devons nous préparer : mettre des manchons, pourquoi pas ceux de Florizelle. Où la lumière prend une place de choix, voire même sublime la période comme nous montre les flammes gelées de Florizelle (encore elle), la neige est alors une cristallisation de la nature.


*source hiver : Mailhot
Rose, toujours prête à nous apporter sur un plateau de la culture, propose les visions artistiques avant de nous convier à se réchauffer avec du vin chaud. Oui Arcimboldo !
Moi j’ai envie de vous proposer celle-là d’image, dépaysante…

*source Kuniyoshi Utagawa
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Un hiver comme une allégorie des fêtes de fin
Noel trône dans cette saison, avec son sapin, anglais, présenté par Florizelle, naturel proposé par N-Talo, ou différent comme nous le montrait Galet&galette et comme je me suis prise à le considérer, un mobile enchanteur.
Mais il s’agit aussi d’une saison d’ambiances : Envol de papillons nous invite à suivre des visions singulières, les couleurs changent et se parent pour l’occasion : un noël rose pour les fées, blanc comme le givre et ses dentelles sur les naseaux et les feuillages, bleu comme l’ombre du ciel sur la neige ou noir et blanc résolument moderne.
Béatrix nous envie cette saison enneigée, inconnue en Afrique et nous convie à un Noel africain, une crèche dépouillée et des sensations nouvelles.
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Un hiver comme un appel à plus de chaleur

L’hiver est une saison rêvée, peut-être pas désirée, pour certains, il est synonyme de nature préservée, pour d’autres il manque le soleil, la chaleur. Ce n’est pas un hasard que des séances de luminothérapie soient envisagées par certains. La luminosité est réduite et poussent les personnes à se recentrer sur eux, dans leurs maisonnées. Il est temps de se ressourcer. Caroline nous convie à se reposer chez elle près d'une flambée après nous avoir confié ses souvenirs et angoisses. Lily propose le thé fumant venant de sa théière de sorcière comme une source de réconfort. Virginie, dévoilant des moments intimes, de petits détails, propose une soupe, des veillées et de la chaleur humaine. Le pays de l'hiver proposé par Sa Marraine la fée est une histoire de famille, une recherche de chaleur humaine, un vrai héritage, une émotion pure.
Quand certains se pelotonnent, d’autres regardent par la fenêtre et rêvent encore de jardins. Les jardins d’hiver verts de Florizelle trouvent leur pendant gourmand dans mes rêves et mes bouchées gourmandes et Florizelle sublime le tout par des douceurs givrées roses.
L’hiver est aussi pour moi la saison des petits-riens de bonheur dans le métro parisien : une clémentine bien détachée par compartiments, l’odeur fait naitre un sourire sur toutes les bouches inconnues. Ou un poêle dans une pièce…encore mieux dans un atelier.


*source image Eugène DELACROIX
Pour d’autres, c’est la saison des poètes…
« L'HIVER
Et l'hiver nous aurions encore fait de la poésie. C'est un bon temps pour le poète et pour les amants. Il fait froid au dehors, la bise souffle, la neige tombe, le fleuve est arrêté, l'arbre est tout blanc de frimas, la basse-cour est muette ; alors vous vous enfermez avec soin pour faire de l'égoïsme à deux. Que de conditions pour être bien alors ! Vous avez une chambre toute close, des tableaux, des gravures, une large glace pour refléter ton image, Charlotte ; un bon feu de chêne, et à vos pieds un tapis qui représente des fleurs, et autour de l'appartement d'épais coussins, et pour moi un large fauteuil, et à ma droite des parfums, et sur la cheminée des vases antiques, et tout à côté un piano entr'ouvert, et au-dessus du piano des rayons chargés de livres, et des rideaux de soie aux fenêtres, et tout cela éclairé par une lampe d'albâtre ; et au-dessus de toi le buste de notre Shakespeare, le vieux William, qui domine tout ce petit univers ; et alors tu me dis, Charlotte : «Lis-moi quelque chose d'un grand poète de ton pays. - Je vais te lire les vers de Lamartine, Charlotte.» »
(extrait de « Le voyage imaginaire » de Jules Janin)
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Un hiver source d’or blanc
Pour certains il s’agit de la saison synonyme de ruée vers les montagnes pour les sports de glisse. Florizelle nous rappelle ces jeux d'hiver effectivement plus comme une poursuite d’espions que comme une activité fun.
Pour d’autres, un retour à la nature en esthètes :
« Ces [raquetteurs], marcheurs, de neige empruntent des pistes discrètes et silencieuses, recherchent la neige vierge loin du fracas des descendeurs...en se disant bonjour au cours de leurs rares rencontres complices. « Le calme, le bruit des pas et le temps de voir des traces d’animaux. » La randonnée hivernale confirme l’expérience de la balade estivale en intégrant la neige comme évènement saisonnier important. La métamorphose du paysage hivernal situe la neige comme l’architecte de ses formes changeantes. L’attention est portée sur le déplacement sur une peau paysagère où il ne s’agit pas de la tanner en glissant mais plutôt de la caresser dans la lenteur du geste. La rencontre avec la glace mystérieuse du lac et l’incursion dans la forêt labyrinthique aux branches chargées qu’il faut contourner sont des exploits vertigineux rendus possibles par un sens retrouvé de l’orientation nomade... On entre dans ces lieux magiques « Quand on entend plus les bruits » la neige devient une résonance acoustique intime, la limite sonore franchie ouvre les sons particuliers du silence nivéal, un territoire de l’écoute de soi, apparaît comme l’horizon d’un Grand Nord pour tous, ce vide si rempli d’images anciennes que l’on ne retrouve qu’ici. » Philippe Vadrot


*source photo
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Un hiver comme une fascination enfantine
La neige est en effet une matière qui enchante les enfants : du blanc (pas si sûr !), doux et froid, fragile et assez compacte pour envoyer des boules de neige (se chamailler avec la permission des adultes), glacée et fondante en bouche.
Les personnages de l’hiver nous ramènent aussi en enfance. Le bonhomme de neige en première place. Lily et Maijo reprenaient le poème de Jacques Prévert : personnage, ami des enfants, pour Lily; symbole de la saison pour Maijo.
Des contes, pour enfants et grands enfants, reprennent nos premières joies, nos premiers émois : La Rene des neiges pour Florizelle, illustrée grâce à Béatrix (c’est une de ses princesses préférées, mais chut, ne le dites à personne !). Envol de papillon rappelle au dessus de nos toits l’Ange de la nuit de Noel. Moi je ne peux concevoir cette saison sans lutins…ceux scandinaves…
De Maileg…


En passant par les enfants de Carl Larsson…


Avec une pensée pour ce gros là…pendant un peu mièvre du lutin exubérant d’Halloween chez Tim Burton…

(ici un étranger, le mien s’est caché tout l’hiver…je le rappellerais l’hiver prochain !)
Enfin quand il est sculpté par Bearlangifts, je ne dis pas non, non plus.

*source photo
Maijo nous confie sa fascination pour les flocons de neige et ce dépaysement qui fut le sien, à travers une saison, un vrai héritage. Une carte postale me suit depuis ma tendre enfance et reprend cette fascination, cet amour de l'éphémère.
Merci de tous ces partages : Béatrix, Caroline, Lily, Sa Marraine la fée et son double, Maijo, Rose, N-Talo et … Envol de papillons, Galet&Galette et Florizelle inconsciemment.
Pour aller plus loin, n’hésitez pas à lire La neige dans tous ses états de Philippe Vadrot ici.