J'avais eu un coup de cœur pour Le livre de Joe et Tout peut arriver m'avait fait passer un excellent moment. Jamais deux sans trois dit le proverbe, hélas ! Le titre serait-il prémonitoire ? Serait-ce la fin entre Jonathan Tropper et moi ? Non ne me quitte pas Jonathan ! Ne te laisse pas séduire par les affres de la facilité !
Tout n'est pas à jeter dans le cinquième roman de l'auteur. La gouaille est proche de Nick Hornby, le ton est léger, cynique et drôle. Par contre, le tout est emballé sous une forme identique.
Les romans de Jonathan Tropper semblent franchisés : une crise familiale causée par la maladie, ou la mort d'un parent qui oblige le narrateur à se confronter à ses proches et à son passé.
Si les bons sentiments amenaient une belle sincérité au Livre de Joe, l'auteur en abuse ici largement. Les clichés abondent et la lourdeur de certains passages sont difficilement pardonnables. Aussitôt lu, aussitôt oublié. Vous l'aurez compris, une déception.
Extrait de la page 22, au début tout allait bien...
« Nous nous sommes mariés jeunes. C'est peut-être là l'erreur. Dans l'État de New York, d'après la loi, on est autorisé à se marier alors qu'on n'a pas encore le droit de boire un verre de tequila. Nous savions que la vie de couple n'était pas une sinécure, tout comme on sait que des enfants meurent de faim en Afrique. C'est tragique, mais c'est à des milliers de kilomètres de notre réalité. Pour nous, les choses seraient différentes. Nous alimenterions la flamme, nous serions les meilleurs amis l'un de l'autre et le soir nous ferions l'amour jusqu'à épuisement. Nous éviterions les pièges de la complaisance; nous resterions jeunes de cœur et de corps; nos baisers seraient toujours longs et passionnés et nos ventres plats : nous nous donnerions la main en marchant, nous discuterions à voix basse tard dans la nuit, nous nous caresserions dans obscurité des cinémas, et nous nous étreindrions avec ferveur jusqu'à ce que les douleurs liées à l'âge nous en empêchent. »