John Fante, 8 avril 1909 – 8 Mai 1983

Par Eric Mccomber
L'autre, il l'aimait comme un esclave, comme un dément, comme un mendiant. Pourquoi? Demande à la poussière sur la route et aux feuilles qui tombent, demande au mystérieux dieu du vivant ; car personne ne sait rien de tout cela. Elle ne lui donnait rien, non, elle ne lui donnait rien et pourtant il la remerciait. Elle disait: donne-moi ta paix et ta raison! Et son seul regret demeurait qu'elle ne lui demandât pas sa vie.
Cet extrait n'est pas de Fante, mais de Knut Hamsun, tiré de son roman phare La Faim (Sult en norvégien). Fante était inspiré de Hamsun de la même manière que Bukowski n'aurait pas été Bukowski sans Fante. En cette ère de voleurs de poules où le renvoi d'ascenseur se fait plus rare encore que la sincérité politique ou l'innovation musicale, il est bon de rappeler qu'il y a vingt ans à peine, les grands anciens n'hésitaient pas à citer leurs sources, leurs inspirations, leurs maîtres à créer, les fondements de leurs cathédrales.
John Fante a écrit ce qui suit. De lui, il n'y a rien à jeter, il griffonnait sur des feuillets d'or.
Demande à la poussière sur la route ! Demande aux yuccas solitaires qui se dressent aux abords du Mojave. Va leur demander ce qu'ils ont à dire à propos de Camilla Lopez. Ils chuchoteront son nom.
(The Big Hunger: Stories 1932-1959)
Je sentais ses chaudes larmes et la solitude de l'être humain et la douceur de tous les hommes et l'intolérable et obsédante beauté du vivant.
(Full of Life)
Tu n'es personne et j'aurais pu être quelqu'un et l'amour est la route qui mène à chacun de nous.
(Ask the Dust)
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Les traductions sont de votre humble serviteur
© Éric McComber