Vingt-deuxième film de l'intégrale Kurosawa
Tengoku to Jigoku (Entre le ciel et l'enfer) (High and Low) Sorti le 1er mars 1963
D'abord, disons-le tout de suite, j'ai adoré ce film. Kurosawa m'a, une fois de plus, surpris; imaginez, Kurosawa se lance dans le thriller et l'enquête policière fignolée. Et comme à chaque fois qu'il aborde un nouveau genre, il pond un petit chef-d'oeuvre.Moquons nous, quand même un peu, du scénario souffrant d'un manque flagrant de crédibilité. Un étudiant en médecine (pas trop mal barré, le mec) habite une bicoque dans un quartier pauvre en contrebas d'une colline sur laquelle se trouve la villa d'un homme riche (on a vu mieux à ce chapitre qu'un cadre d'une fabrique de chaussures). La vue quotidienne de cette villa le fait dépérir d'envie. Alors, comme ça, pourquoi pas se faire un petit enlèvement avec gros magot à la clé. Il décide, avec l'aide de deux junkies trouvés on ne sait où, d'enlever l'enfant unique du cadre d'entreprise pour le rançonner à hauteur de 300 000$; sauf qu'il se trompe d'enfant (bienvenue les Marx brothers) et, en fait, se retrouve avec l'enfant du chauffeur du dit cadre.Le cadre se retrouve en plein drame cornélien. Ira-t-il à la faillite pour sauver l'enfant de son employé? C'est la première partie du film (55 minutes) qui se passe presque complètement dans une pièce de la villa du cadre. Des plans qui évoquent une scène de théâtre sur laquelle se déplacent les protagonistes.
Pour faire le lien avec la deuxième partie, toute consacrée à la recherche du kidnappeur, on a une extraordinaire séquence qui se passe dans un train roulant à pleine vitesse durant laquelle séquence se fait le transfert de la rançon en échange du kid. Un grand moment de cinéma que la construction de cette séquence.L'enquête pour retracer le kidnappeur - un peu demeuré faut bien l'avouer - est une petite merveille. Montage très dynamique - captivant. Pas moins de 9 caméras ont servi pour tourner cette séquence.Soulignons la présence du célèbre Tatsuya Nakadai (chez Kurosawa depuis Yojimbo), le fameux Kaji de La condition humaine de Kobayashi, le film-fleuve de 9 heures, un des plus grands monuments de l'histoire du cinéma.Le huitième samouraï