Scénariste : Jean Dufaux
Dessinateur : Philippe Delaby
Parution : Février 2001
« Murena » est une série composée de huit tomes. Elle a connu un succès certain. Pourtant, je n’avais pas encore pris le temps ni eu l’occasion de m’y plonger. J’ai réparé cette erreur la semaine dernière en m’offrant l’intégralité des opus parus. Je vais donc vous parler aujourd’hui du premier d’entre eux intitulé « La pourpre et l’or ». Sa première édition date d’une dizaine d’années. Le succès se matérialise par le fait que l’ouvrage que je me suis offert est la dixième édition. Edité chez Dargaud dans un format classique, l’ouvrage est d’excellente qualité. La couverture nous offre le visage d’un jeune homme statufié, derrière un rideau avec du sang sur la main. Le prix est d’environ douze euros. « Murena » est l’œuvre d’un scénariste célèbre et de qualité. Il s’agit de Jean Dufaux. Les dessins sont l’œuvre de Philippe Delaby dont je n’ai pas souvenir d’avoir découvert l’œuvre.
L’histoire début en l’an 54 à Rome. On découvre l’empereur Claude assister à des luttes de gladiateurs. Mais rapidement, la trame nous plonge dans les arcanes du pouvoir. On découvre Agrippine l’épouse de l’empereur qui rêve de voir son fils sur le trône. On suit Claude s’éprendre de Lollia. Une chose est sûre, la manipulation et les luttes dans l’ombre sont légions pour que chacun s’offre sa part de pouvoir. Bienvenue dans la réalité de Rome…
Cet album nous offre une grande trame historique. On se plonge dans l’univers de la Rome antique avec un réalisme voulu. On est loin d’Alix ou d’Astérix. On s’immerge dans la réalité de l’époque. Le ton est sérieux. Malgré la passion que cette époque peut susciter chez les enfants, la lecture de cet opus s’adresse davantage à un public adulte. L’auteur ne se refuse aucun tabou et cherche à montrer les moments durs qui régissent dans l’ombre les arcanes du pouvoir. L’histoire se veut documentée et nous offre des informations historiques pour nous permettre de nous imprégner pleinement de l’époque.
Le scénario est savamment construit. Il est dense et habilement monté. Les événements se succèdent à un rythme soutenu. Les protagonistes sont nombreux. La toile narrative est fournie. Dès les premières pages, on prend énormément de plaisir à s’immerger dans cet univers. On découvre les personnages avec aisance. Malgré leur grand nombre, on n’a pas de difficulté à les différencier, à connaître leur statut. Les tenants et les aboutissants sont bien mis en place sans pour autant tomber dans une narration magistrale. La qualité de l’album est bonne du début à la fin et le dénouement aiguise intensément pour notre curiosité. On n’a qu’une envie, c’est se plonger dans le deuxième tome. Ce que j’ai fait. Mais cela est une autre histoire. Une des richesses de cet album est de ne pas nous offrir clairement un héros. On se doute bien que le fils de Lollia qui donne son nom à la série a un statut à part mais on ne peut pas dire que les autres lui servent de faire valoir.
Côté dessins, je suis tombé sous le charme. Dans un style réaliste, il arrive à offrir une belle atmosphère à la lecture. Les personnages sont très réussis. On n’a aucun mal à les différencier. De plus, leurs caractères et leurs sentiments sont bien traduits et participent à éviter de rendre la lecture froide. C’est un risque qui existait du fait du thème et du ton de la trame. Grâce aux dessins, ce n’est absolument pas le cas. Les couleurs sont l’œuvre de Dina Kathelyn. Elles sont remarquables et démarquent clairement les différents endroits et les différentes ambiances qui alimentent l’histoire.
En conclusion, j’ai pris énormément de plaisir à m’immerger dans l’univers de « Murena ». La lecture de ce premier tome a été un vrai moment de bonheur. Il se savoure. Chaque page est passionnante. Comme je l’ai dit précédemment la fin de l’histoire ne fait qu’attiser notre envie de nous plonger dans la suite. J’espère donc que la suite des aventures de Murena seront à la hauteur de cette introduction, ce qui n’est pas la moindre des choses. Je ne peux donc que conseiller à ce qui ne le connaisse pas encore de vous plonger au plus vite dans cette série. Elle vaut le détour.
par Eric the Tiger
Note : 17/20