La première donne la parole à une jeune fille de 16 ans qui vient de décéder. Des hommes proposent à ses parents une somme d'argent contre son corps. La jeune fille observe et décrit patiemment sa décomposition par des chercheurs et des étudiants, petit carré de peau par petit carré de peau, jusqu'à n'être plus qu'une carcasse vide.
Le second récit, Le sourire des pierres, confronte Eichi à Sone après des années d'éloignement. Les deux hommes étaient amis lorsqu'ils étaient enfants, et passaient beaucoup de temps dans le cimetière tout proche de chez eux. Mais un jour, le père de Sone s'était suicidé avec sa maîtresse, et le jeune garçon était parti sans donner de nouvelles. Aujourd'hui, Eichi et Sone sont dans la même université. Sone rencontre alors la soeur célibataire d'Eichi et le malaise s'installe.
Actes Sud, 2002, 141 p.
Ces deux récits brefs m'ont perturbée. Le premier par l'impassibilité de la jeune fille décédée et son sens aigu de l'observation, qui se laisse découper sans sourciller. Le second par le personnage de Sone, très mystérieux et malsain. Ces deux histoires sont reliées par le thème de la mort et donnent à réfléchir... La séparation du corps et de l'âme, le deuil, le suicide, la fertilité sont autant de sujets abordés dans une écriture magnifique et m'ont tout simplement envoûtée.
Les critiques de En noir et bleu et Papillon