Ce soir c’est fête en Acropole,
Ça sent bon les vapeurs d’alcool.
C’est l’heure où Silène le satyre
S’assied à ma table des délires.
Au rendez-vous des griseries,
Dans la moiteur d’un soir béni,
J’y ai retrouvé ma moitié,
La fée aux cheveux d’anxiété.
Égayant ma mélancolie,
Elle revient, ma belle folie.
Un moment je vais m’évader ;
Ce soir, ça y est, c’est décidé.
Volutes et fumées poisseuses
Tutoient, pelotent les serveuses
Qui offrent aux monts du Summum
Les naufragés du delirium.
Bouteille à la panse joviale,
Tu fais de moi le marsupial
Qui, branche en branche et frénétique,
Arrive aux cimes d’arbres euphoriques.
Quand Dionysos, héros divin,
Me mène aux champs élyséens,
Répondant à mes gourmandises,
Mon temple intérieur se divise.
Mais un nectar vermeil et dense,
Comme une suave récompense,
Emplit de senteurs ritournelles
Mes parois nasales, ma cervelle.
Alors, repart l’allégorie
Dans une douce pharmacie.
Mes maux se sont bien dispersés ;
Mes joies reviennent comme espéré.
Ce soir, ça y est, c’est décidé,
Demain, c’est sûr, je reviendrai.