Les Britanniques ont rejeté lors d’un référendum la réforme électorale voulue par les libéraux-démocrates, également sévèrement battus aux élections locales organisées en même temps, au risque de fragiliser la coalition gouvernementale qu’ils forment avec les conservateurs.
Au-delà de cet enjeu, les électeurs ont manifestement sanctionné les libéraux-démocrates, artisans de ce référendum dont ils avaient fait une condition à leur mariage de raison avec les conservateurs, mais aussi accusés d’avoir renié des promesses de campagne et cautionné la politique d’austérité du gouvernement.
Le coup est d’autant plus rude pour les libéraux-démocrates, troisième force politique du pays, que cette défaite s’est doublée d’un cuisant revers aux élections locales organisées le même jour. Le parti, historiquement de centre gauche, a perdu des centaines de sièges aux conseils municipaux et le contrôle de plusieurs mairies. Il a même dû concéder une défaite hautement symbolique à Sheffield, fief du vice-Premier ministre et chef de file du parti Nick Clegg, au profit de l’opposition travailliste. Pour les libéraux-démocrates, le camouflet est d’autant plus cinglant que les conservateurs ont beaucoup mieux tiré leur épingle du jeu, arrachant des sièges supplémentaires aux élections locales. Les travaillistes ont aussi gagné du terrain, mais moins qu’ils ne l’escomptaient.
Parallèlement à ces deux consultations, étaient également organisées les élections des parlements des régions britanniques semi-autonomes d’Écosse, du Pays de Galles et d’Irlande du Nord. Le parti national écossais a effectué une spectaculaire percée, ravivant la possibilité d’un référendum sur l’indépendance.