Par Antoine Cassan (*)
1. Nous vivons dans une économie libérale
Pas le moins du monde ! Cela surprendra sans doute baucoup de monde, mais nous ne vivons pas au beau milieu d’une économie libérale. Dans une société libérale oui, dans une économie libérale, non. Nous pouvons affirmer sans crainte que notre société est démocratique, puisque des élections sont régulièrement organisées. Nous pouvons même dire que nous vivons dans une société de liberté, puisque l’essentiel des libertés publiques est à peu près assuré, moins bien cependant que dans beaucoup de nations comparables. Mais dans une économie libérale, non. Il faudrait pour cela que les libertés publiques rejoignent les libertés économiques. C’est loin d’être le cas.
Dans une société où la santé et les retraites sont sous monopole public, où l’épargne ainsi que la consommation sont organisées en fonction d’objectifs fixés par un complexe administrativo-politique sans que les citoyens ne se rebellent sérieusement contre une telle situation de sujétion, on ne peut parler de libéralisme. Il y a des secteurs libres, des domaines où le libéralisme progresse, mais des sociétés libérales, non.
Il y a près de 30 ans, on nous signalait déjà qu’ »au-delà de 40 % de prélèvements obligatoires, une société change de nature ». Nous en sommes à 44,6 %, de façon tout à fait officielle. La société a donc changé de nature. À certains égards, elle s’est libéralisée : jusqu’en 1978, aucun prix n’était libre en France. Jusqu’en 1981, on pouvait nationaliser des pans entiers de l’économie. Il y a vingt ans, 80% du système bancaire appartenait à l’État.
Dans le même temps, un mouvement inverse a été observé : celui, précisément, de l’accroissement des dépenses publiques mesuré au travers d’une notion : les prélèvements obligatoires. Or, ce chiffre ne retient pas la totalité des dépenses publiques et, en particulier, de l’endettement des administrations.
Chaque année, le MEDEF publie un document passionnant, intitulé Cartes sur table. Il livre son propre chiffre, plus complet, qui nous situait déjà à 53% de dépenses collectives en 1994, contre 45% en Allemagne et moins de 35% au Japon ou aux État-Unis. Dira-t-on que le MEDEF est un organisme partisan ? Tous les ans, l’OCDE rend un rapport sur la situation économique de chacun de ses membres. Pour la France, elle évalue le taux des dépenses publiques à 55% du PIB. Ce chiffre lui-même pourraît encore être amélioré puisque, comme le remarquait le prix Nobel Milton Friedman, « il faut lui ajouter le coût des multiples reglementations, qui ont le même effet économique qu’une imposition. » À ce compte-là, il vaudrait mieux parler d’une sorte d’économie administrative tempérée par un secteur libre concédé. Et pas d’une économie libérale.
2. Le libéralisme, c’est le « laissez-faire » généralisé
Si seulement il pouvait en aller ainsi ! Mais nous en sommes loin. C’est d’ailleurs une chose étrange que la maxime « laissez-faire » puisse figurer en tête du réquisitoire contre le libéralisme. Appliquée à un individu, l’idée qu’il vaut mieux le laisser faire plutôt que de le contraindre remporte le plus souvent la faveur de tous : c’est le traiter en adulte. Appliquée à une nation, laisser faire les citoyens deviendrait l’horreur. Le fait qu’il y ait là un objet de détestation en révèle plus sur ceux qui profèrent l’anathème que sur ceux qui, la première fois, ont brandi la maxime comme un cri en faveur de la liberté. Considérer que « laisser faire », cela ne serait pas bien, c’est dire à l’inverse qu’on se méfie du peuple et des être humains en général, qu’on ne croit qu’au contrôle, à l’embrigadement, à la surveillance.
Remarquons d’abord qu’associer le libéralisme à la maxime « laissez-faire » répond, en creux, à l’objection précédente. Si le libéralisme, c’est le laissez-faire généralisé, qui oserait affirmer que nous vivons dans une société libérale ? Qui peut avoir le sentiment que nous vivons dans une société économique du « laissez-faire » alors que règne le « harcèlement textuel » ?
Sur une population active de 23 millions de personnes, il y a 2,5 millions de fonctionnaires d’ ùEtat et un peu plus de 5 millions d’individus qui travaillent dans le secteur public. Quel que soit leur rôle, de l’employé d’état-civil au vice-président du Conseil d’État, en passant par l’enseignant, le postier, l’infirmière d’hôpital ou le gendarme, ces cinq millions de personnes ont en commun une mission : prendre soin de nous, de notre argent, de notre éducation, de notre santé, de notre cadre de vie, de nos déplacements, en bref, qu’on le veuille ou non, contrôler nos façons d’être. Il peut y avoir du « laisser aller » dans la société, sûrement pas du « laissez-faire ».
En même temps, la situation actuelle, où tout est organisé sous l’oeil vigilant de la puissance publique à tous les échelons, nous renvoie à l’époque où la maxime du « laissez faire » est apparue : chez les physiocrates, dans la seconde moitié du 18e siècle. D’abord, comme nous le signalons par ailleurs, la maxime initiale n’a jamais été « laissez-faire » mais « laissez-nous faire » et, plus complètement, « laissez-nous faire, laissez-nous passer ». Il y a une querelle historique sur cette humble supplique de commerçants pour que l’État corporatiste d’Ancien régime desserre l’étau de ses réglementations. L’origine s’en trouve chez Turgot, dans son Éloge de M. de Gournay. Il prête la maxime « laissez-nous faire » à un commerçant lyonnais du temps de Colbert, mais il semble bien que la formule soit de Gournay lui-même. « Laissez faire, laissez passer » les grains entre les provinces. À cette époque, la France était hérissée d’octrois et de droits contre la circulation libre. L’État avait le contrôle du commerce des grains. L’idée, géniale, qui se cachait derrière le « laissez-nous faire », était que la liberté de circulation des grains entraînerait un enrichissement général. Qui peut dire qu’il n’en a pas été ainsi ? La société d’Ancien régime, avec 25 millions d’habitants, vivait de famine en crise de subsistances. À partir du moment où la liberté a été instaurée, la disette ne fut plus jamais qu’un souvenir.
3. Le libéralisme, c’est bon que pour les riches. D’ailleurs sa devise est : « Enrichissez-vous »
Pauvre Guizot ! Il ne survit guère dans la mémoire historique nationale que pour cette phrase tronquée, qu’il n’a sans doute jamais prononcée ou, du moins, pas dans ces termes-là. La formule complète de Guizot aurait été : « Enrichissez-vous par le travail et par l’épargne, et vous deviendrez électeur ». Elle prend alors toute sa signification, dans un contexte historique où la Monarchie de juillet devait répondre à une demande politique en faveur de l’abaissement du cens pour élargir le corps électoral. En répondant aux solliciteurs qu’ils n’avaient qu’à devenir plus riches pour payer davantage d’impôts et donc devenir électeurs, Guizot retournait l’argument. L’ennui, c’est qu’il n’a sans doute jamais prononcé cette formule. En tout cas, son dernier biographe, Gabriel de Broglie, n’a pu la retrouver exactement comme telle. Au cours de banquets électoraux, Guizot a beaucoup tourné autour de thèmes similaires, mais il n’a jamais réussi à trouver cette expression synthétique qui sera, finalement, forgée contre lui par ses adversaires politiques. Au moins correspondait-elle à son état d’esprit, et d’ailleurs la Monarchie de juillet a sombré de ne pas avoir voulu élargir le suffrage censitaire. Plutôt que d’attendre un enrichissement généralisé qui rende tout le monde électeur, la Révolution de 1848 a décrété le suffrage universel sans condition de ressources.
Au-delà du contexte historique, il faut une nouvelle fois s’interroger sur les raisons de cette diabolisation. En quoi s’enrichir par le travail et par l’épargne serait-il infamant ? Des générations et des générations de Français n’ont jamais songé à autre chose qu’à ce patient accroissement du patrimoine de la nation. « Enrichissez-vous par le travail et par l’épargne », et alors ? Le travail ou l’épargne sont-ils des notions dégradantes ? Et s’il est indigne de s’enrichir par le travail et par l’épargne, le mot d’ordre devra-t-il être : « appauvrissez-vous ? »
4. Le libéralisme, c’est une théorie de chef d’entreprise
Méprise ! La plupart des grands théoriciens du libéralisme français sont d’honorables fonctionnaires. À part Jean-Baptiste Say, industriel à Lyon, on ne compte que des serviteurs de l’État. Montesquieu était parlementaire, Tocqueville juge. Gournay et Turgot, intendants du Roy. Jacques Rueff, conseiller d’État. Hayek et Mises étaient professeurs d’université. Keynes était aussi professeur, mais il sut faire fortune par d’habiles placements. Toutefois, il employa une partie de son temps à détruire les fondements de l’économie libérale classique. Dès le 18e siècle, les combats des libéraux se font contre une partie du patronat et les protections que celui-ci essaie de faire adopter contre la concurrence. Pour la raison simple que le protectionnisme renchérit toujours le prix des denrées sur le marché intérieur, tandis que la concurrence les fait baisser. L’un des lointains échos de ce combat se fit entendre en 1983, lorsque le pouvoir socialiste s’efforça de bloquer l’importation des magnétoscopes à Poitiers. Ou encore lorsque France Telecom s’ingénia à repousser la diffusion des radiotéléphones.
S’il fallait chercher une idéologie patronale de référence, on la trouverait chez les saint-simoniens, propagandistes du développement économique à tout crin par la multiplication des grands travaux. Cependant, toutes les histoires des idées classent les saint-simoniens parmi les socialistes à tendance industrialiste. Dans l’entre-deux guerres, le patronat eut bien un théoricien, très subtil et trop oublié de nos jours, Auguste Detoeuf. C’était un chef d’entreprise. Mais aussi un grand théoricien du protectionnisme.
5. Le libéralisme, c’est Germinal : les enfants travailleraient encore dans les mines
Peu vraisemblable. Les premières houillères du Nord ont commencé d’être exploitées au 18e siècle, sous la monarchie absolue. Les enfants y travaillaient déjà. Comme ils travaillent aujourd’hui dans des sociétés féodales du tiers-monde. Le problème n’est pas une question de libéralisme mais de pauvreté : dans les sociétés pauvres, les enfants travaillent. Même dans l’école de Jules Ferry, les classes dans le monde rural étaient vides au moment de la moisson. Quand les sociétés s’enrichissent, les enfants cessent de travailler pour aller à l’école. Et pour enrichir une société entière, on n’a jamais trouvé mieux que l’économie libérale.
Mais le thème des enfants dans les mines participe d’un phénomène plus vaste, que les historiens américains nomment « la légende noire du capitalisme ». Dans Capitalism And The Historians, Friedrich Hayek signale « l’aversion sentimentale, très répandue, contre le capitalisme ». Elle est étroitement associée à la croyance que l’indéniable accroissement de richesses que l’ordre concurrentiel a produit au 19e et au début du 20e siècle, fut acheté au prix d’une diminution du niveau de vie des éléments les plus faibles de la société.
« Le terme même de capitalisme est en grande partie une création de l’interprétation marxiste, qui l’a associé à l’apparition du prolétariat, prétendument dépouillé par des procédés tortueux de la légitime possession de ses intruments de travail ». Gare au contresens, avertit Hayek. Ce n’est pas l’embrigadement ou la spoliation qu’a apporté le capitalisme, mais l’émancipation : « le développement du capital a, par conséquent, non pas entraîné mais permis l’existence d’un prolétariat : un beaucoup plus grand nombre de gens, à qui leurs parents n’avaient pu donner des instruments de production, purent désormais subsister par leur travail grâce à l’augmentation de la productivité ».
Au lieu d’être vus comme la première étape de l’enrichissement général, les débuts de la révolution industrielle sont assimilés à une période de régression historique. Cela tient à un double phénomène : la volonté de critique sociale, et aussi la visibilité. La misère endémique des campagnes sous l’Ancien régime était une misère cachée des observateurs. Lorsqu’elle se déplace dans les villes, elle devient une évidence. Le célèbre rapport Villermé résume ces deux phénomènes. Le bon docteur Villermé était légitimiste, ce qui était son droit le plus strict. En 1840, il rédigea un rapport sur la misère des milieux ouvriers dans le Nord de la France. Son rapport est d’abord conçu comme une machine de guerre contre la Monarchie de juillet, au pouvoir depuis 1830. Ensuite, son témoignage montre que les gens préféraient s’entasser en masse dans les villes où ils avaient l’espoir de trouver du travail plutôt que de mourir de faim dans les campagnes. Un phénomène qui fait songer à l’Inde contemporaine. Pendant que se multipliaient les reportages sur la pauvreté des trottoirs de Calcutta, l’Inde accomplissait un immense effort invisible qui la conduisait à supprimer les grandes famines, et même à devenir une grande puissance exportatrice de blé. Quant au travail des femmes et des enfants en France, il sera réglementé dès 1841. La loi fut adoptée à l’unanimité moins une voix.
6. Le libéralisme, c’est la loi de la jungle
7. Varia n°1, plus élaborée : « entre le fort et le faible, le riche et le pauvre, c’est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit » (Lacordaire)
8. Varia n°2, avicole : le libéralisme, c’est le renard libre dans le poulailler libre
Ces trois formules ont exercé un tel attrait qu’elles ont survécu aux guerres et aux révolutions, tout autant qu’à la variante chapeau haut-de-forme et gros cigare du capitalisme. À l’époque où elles étaient prononcées, au milieu du 19e siècle, elles trahissaient déjà un contresens puisqu’elles opposaient la notion de loi à celle de liberté. La loi n’est pas forcément une contrainte, elle peut ouvrir des domaines d’action. La Déclaration des droits de l’Homme, qui proclame la liberté et l’égalité des droits pour chacun, supprime l’inégalité de la naissance. Le code civil napoléonien, en ce qu’il instaurait la protection de la propriété individuelle contre l’arbitraire, constituait une machine de liberté. En revanche, en ce qu’il plaçait la femme sous la tutelle du mari, il supprimait des libertés existant auparavant.
De grandes lois, comme celle instaurant la liberté de la presse (1881) ou le droit d’association (1901), sont aussi des outils de liberté. Dès sa naissance, au début du 19e siècle, l’ordre libéral a été conçu comme un système reposant sur la loi. Celle-ci protégeait-elle le patron au détriment de l’ouvrier ? Non, c’est la justice qui favorisait le patron et non la loi. La justice est toujours le reflet de son temps. Les juges s’estimaient les gardiens de l’ordre social, ils utilisaient les lois à l’encontre de ceux qu’ils estimaient le mettre en cause. Les mêmes lois auraient pu être utilisées de façon exactement inverse.
La loi de la jungle et ses variantes, répétées aujourd’hui, ne constituent pas seulement un contresens mais une absurdité. Dans un monde où le « stock législatif » atteint près de 8.000 textes, où le Journal officiel crache 300 pages de nouvelles lois chaque année, la loi ne protège plus personne, bien au contraire, elle devient un grand élément d’incertitude. La difficulté essentielle de cette fin de siècle vient justement de ce que, aujourd’hui, seule une personne très, très riche peut se payer les avocats qu’il faut pour se débrouiller dans le maquis législatif. La formule de Lacordaire est inversée : aujourd’hui, c’est la loi qui opprime.
9. Le libéralisme est une théorie du 19e siècle. Elle est dépassée
Cette remarque est aussi vieille que le libéralisme. Dans son Éloge de M. de Gournay (1759), Turgot consacre un chapitre au reproche qui lui était fait d’être « un homme à système » (on dirait aujourd’hui un « idéologue »). Turgot écrit : « M. de Gournay ne différait souvent des gens qui le traitaient d’homme à systèmes qu’en ce qu’il se refusait, avec la rigidité d’un esprit juste et d’un coeur droit, aux exceptions qu’ils admettaient en faveur de leur intérêt. » Et plus encore : « Tout est plein de gens qui condamnent, par exemple, les privilèges exclusifs, mais qui croient qu’il y a certaines denrées sur lesquelles ils sont nécessaires, et cette exception est ordinairement fondée sur quelques particuliers avec lesquels on est liés. » Ces remarques, croit-on qu’elles n’auraient pas pu être appliquées, par exemple, lors des grèves ? On pourrait très bien oublier le libéralisme, ses pompes et ses oeuvres si, en face, le protectionnisme ou le dirigisme se faisaient oublier de la même façon. Mais cela n’est pas le cas. Dès que le libéralisme s’efface, on voit réapparaître la tentation des privilèges. Il faut alors en payer le prix fort, notamment en terme de chômage. Car le chômage en France n’est pas dû à une malédiction mais à l’irrésistible accumulation de rigidités fiscales, sociales et surtout mentales.
La résurgence d’une théorie comme celle du « service public à la française » constitue un exemple parmi d’autres. L’abandon de la réforme fiscale aussi. On entend dire, à droite comme à gauche, que, « pour faire une bonne réforme fiscale, il faut que la croissance soit revenue, afin qu’un surplus de rentrées fiscales permette de financer les « avantages » qui seront accordés ». C’est tout l’inverse. Aucune croissance économique ne peut revenir sans diminution des impôts et, en particulier, des impôts qui frappent les entrepreneurs.
Pour faire rentrer des impôts… il faut diminuer les impôts. Le tax cut de Ronald Reagan (un allégement moyen des taux de 23%) en fut une éclatante démonstration. Les impôts payés par les 5% des revenus les plus élevés en 1981 rapportaient $98,6 milliards. En 1986, ils rapportaient $164,4 milliards, soit une augmentation de 66%. La raison en est simple : la part fiscale gagnée par les particuliers les plus entreprenants a été efficacement utilisée. L’économie s’en est bien portée et les recettes fiscales ont augmenté. À cette date, en 1986, la grande réforme fiscale a été adoptée, instaurant quatre tranches, taxées respectivement à 15, 18, 23 et 28% à la place des quatorze tranches précédentes qui s’échelonnaient de 11 à 50%.
Oui mais, dit-on, dans le même temps le déficit budgétaire américain s’est amplifié. Raisonnement français qui ignore tout des institutions américaines. Les dépenses sociales ont continué d’augmenter parce que le Congrès, à majorité démocrate, n’avait aucune envie de faire du Reagan. Ce n’est qu’entre 1995 et 1997 que tout a changé puisque, pour la première fois depuis 1947, les Républicains ont la majorité dans les deux chambres. [...]
10. Votre libéralisme est une utopie
Que nenni ! C’est juste une utopie dans un pays qui ne l’a jamais adopté : la France. Une « utopie » dont n’ont pas à se plaindre, en revanche, les peuples déjà prospères, et plus encore ceux qui récoltent aujourd’hui les fruits de leur développement. À compter le nombre de chômeurs que nous vaut le non-libéralisme, le temps est venu de transformer le mot de Churchill sur la démocratie pour affirmer que « le libéralisme est le pire des systèmes à l’exception de tous les autres ». Pourquoi faire l’impasse plus longtemps ? Dans le désert, le verre d’eau n’attend pas.
(*) Antoine Cassan est essayiste et journaliste.