Ils sont les symboles du passé florissant du port de Montréal. Les silos à grain situés à l’entrée du Canal Lachine au bord du fleuve Saint-Laurent, trônent fièrement en attendant que les autorités portuaires leur offrent un nouveau destin. Le plus connu et le plus populaire, le Silo n°5 désaffecté depuis 1996 fait régulièrement l’objet de projets immobiliers ou artistiques aussi fous qu’ambitieux.
En 1923, alors que Montréal devient le principal port céréalier du monde, l’architecte Le Corbusier, à l’instar d’autres grands modernistes, s’émerveille des silos nord-américains dans son ouvrage Vers une architecture, et cite le silo n°2 de Montréal en exemple. Avec leurs élévateurs mobiles sur rail et leurs convoyeurs, les grands silos de Montréal forment alors une gigantesque machine conçue pour recevoir et réexpédier les grains de l’Ouest, par bateau ou par chemin de fer. Deux silos fonctionnent encore aujourd’hui dont celui des farines Five Roses, les autres ont été détruits où sont désaffectés.
- Farine Five Roses – Photo Marco
Par sa taille, son implantation et sa volumétrie, le Silo n°5, construit à partir de 1906, forme un alignement monumental le long de la Pointe-du-Moulin. Il est composé de trois parties distinctes reliées entre elles par des galeries aériennes. Avec ses élévateurs flottants qui permettaient le déchargement des céréales des cales et le chargement simultané des navires transatlantiques sans toucher aux quais, il démontre les prouesses technologiques d’une époque, tout en offrant le potentiel d’un belvédère sur la ville et le fleuve. Avec la démolition des silos 1 et 2 (en 1978), il est le dernier pan du panorama portuaire du Vieux-Montréal de l’époque. Son intérêt patrimonial a été reconnu par le Bureau d’examen des édifices du patrimoine.
- Le Silo n° 5 – Photo Pierre R. Chantelois
A l’abandon
Depuis la fermeture de ce bâtiment portuaire d’un demi-kilomètre de long, les projets pour lui offrir une seconde vie se multiplient mais n’aboutissent jamais. Le plus crédible semble être l’installation du Musée d’art Contemporain de Montréal. Il est privilégié par l’administration portuaire mais le dossier commence à prendre la poussière. Malgré une nomination patrimoniale l’édifice se dégrade d’années en années. Bon nombre de fenêtres sont brisées, la végétation cohabite avec la rouille et l’odeur de grains y est persistante.
Les étudiants en urbanisme de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), dans le cadre de leur projet de fin d’études présenté cette semaine, ont suggéré d’y installer des ateliers d’artistes et de créer une 60aine d’appartements luxueux. Le sommet du silo serait ouvert au public et offrirait une vue magnifique sur le centre-ville. De son côté, la Société immobilière du Canada (SIC) qui gère l’édifice dévoilera d’ici la fin de l’année son analyse technique et urbaine, l’une des étapes avant l’appel de projets.
- Vieux-Port de Montréal – Silo n° 5
Visite grand public
En attendant, les curieux passionnés d’architecture pourront visiter le mastodonte cet été. Suite au succès obtenu lors des visites de l’automne 2010, Héritage Montréal est fier de s’associer à nouveau avec la la SIC pour présenter une 2ème édition d’ArchitecTour hors série. Il s’agit d’une occasion unique de découvrir un emblème du patrimoine industriel montréalais.
Détails des visites sur le site d’Héritage Montréal
Sources : Héritage Montréal /Métro Montréal / Cyberpresse.
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Voir des exemples de réhabilitation originales ou fonctionnelles de silo sur WebEcoist
://www.heritagemontreal.org/fr/une-visite-exceptionnelle-de-la-pointe-du-moulin-et-du-silo-no-5/A lire également :
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Architecture • Canal Lachine • héritage • Le Corbusier • montréal • no 5 • n°5 • Patrimoine • port • Port Céréalier • Réhabilitation • Saint-Laurent • sauvegarde • Silo