Xynthia: «si on ne protège pas Charron, l’eau risque de passer à nouveau»

Publié le 07 mai 2011 par Blanchemanche
http://www.liberation.fr/societe/01012336040-xynthia-manifestation-pour-la-construction-de-digues-a-charron
Environ 400 personnes bloquaient samedi matin à Charron (Charente-Maritime) une route départementale pour exiger l’édification de digues de protection au nord de la commune sinistrée par la tempête Xynthia en 2010.
Commencé à 8 heures côté Charente-Maritime, le rassemblement était toujours en cours en milieu de matinée, selon les mêmes sources.
Bloquant sur la RD9 le Pont du Brault qui enjambe la Sèvre Niortaise (un cours d’eau traçant la limite avec la Vendée), les manifestants ont déployé des banderoles proclamant «Urgence digues à Charron», «Charron oublié, des digues avant l’hiver» ou encore «Pas de digues au nord, peut-être d’autres morts».
«Nous maintiendrons la manifestation tant que nous n’aurons pas reçu de réponse du conseil général (de la Charente-Maritime) et de la préfecture», a déclaré à l’AFP le maire de Charron, Jérémy Boisseau.
«Charron comporte une frange littorale de 12 km. Des travaux, qui vont démarrer en juin, vont en consolider 6 km à l’ouest de la commune mais pour l’instant, rien n’a été acté pour les 6 autres», a déploré l’élu.
«Si on ne protège pas Charron, l’eau risque de passer à nouveau», prévient-il, rappelant que, outre les dégâts matériels, Xynthia avait coûté la vie à trois personnes, faisant de Charron la commune de Charente-Maritime la plus durement touchée.
«Ce qui est terrible, c’est qu’à quelques centaines de mètres, en Vendée, des travaux ont été effectués en temps et en heure», a-t-il encore déploré.
Un an après Xynthia (47 morts le 28 février 2010, dont 29 en Vendée), le gouvernement a lancé un «plan digues» de 500 millions d’euros qui doit permettre de conforter près de 1.200 km de digues sur la période 2011-2016.
Récemment, une passe d’armes a opposé la présidente PS de la Région Poitou-Charentes, Ségolène Royal, et le président UMP du conseil général Dominique Bussereau: ce dernier déplorait le refus de Mme Royal de financer ce «plan digues» tandis que la présidente du conseil régional estimait que ces travaux relevaient de la «seule responsabilité de l’Etat».
(Source AFP)