Je suis navré de le reconnaître mais l'histoire du voyage en Porsche de Dominique Strauss-Kahn et d'Anne Sinclair fait tache dans le paysage. Quand on s'apprête à devenir le candidat socialiste à la présidentielle (si les poissons ne le mangent pas…) on doit veiller à son image et à l'image qu'on veut donner. Non pas par hypocrisie, non pas par souci de cacher quoi que ce soit mais par égard pour ceux qui « se lèvent tôt » (comme dirait Sarkozy) ou ceux et celles qui ne gagnent que 950 euros par mois.
Dominique Strauss-Kahn, pour ce qu'on en sait, gagne 550 000 euros par à la direction du FMI (Fond monétaire international). Il a une maison à Marrakech (on dit un Ryad) Anne Sinclair est l'héritière d'une famille à l'aise. Nul ne songerait à le leur reprocher. Il n'est pas nécessaire d'être pauvre pour être de gauche, il n'est pas nécessaire d'être riche pour être de droite. Les exemples affluent tous les jours et on connaît bien des ouvriers qui votent Le Pen ou Sarkozy, contre leurs intérêts, contre leurs aspirations, contre la justice sociale. On connaît aussi de riches familles connues pour leur engagement solidaire et leur combat pour plus d'égalité et de fraternité. Et qui votent à gauche !
Le voyage en Porsche (elle appartient à un ami) illustre plutôt l'absence de réflexion de la part de DSK. Il vit dans une bulle, il fréquente des milieux favorisés, il ne soupçonne même pas qu'il puisse y avoir un problème à circuler dans une voiture de 100 000 euros et faire preuve d'une certaine ostentation. Il ne s'agit pas d'une condamnation définitive mais d'un coup de semonce. Si DSK veut vraiment devenir président de la République et recueillir les suffrages de la majorité des Français, il va devoir respecter une certaine discipline. Il doit trouver un style et une manière de faire : authentique et spontanée, cordiale et distante. Le contraire de « casse toi pov'con » comme dirait Edwy Plenel.