L’apprentissage mérite mieux que les annonces désordonnées du gouvernement. Il y a quelques semaines, le gouvernement a annoncé la multiplication par trois des contrats d’apprentissage. Cela revient, en fait, à vouloir « décréter » la création d’emploi car l’apprentissage est un contrat de travail.
Comme par le passé, les résultats risquent de ne pas être au rendez-vous. L’UMP annonce dorénavant vouloir abaisser à 14 ans, au lieu de 16, l’âge minimum d’entrée en apprentissage. Vieille lune, que la droite nous ressert depuis des années. La droite, renonçant à tout, invente à peu près n'importe quoi pour faire parler d'elle ! En 2006, le Ministre du Travail de l’époque,Borloo, avait cherché à lancer un dispositif « d’apprentissage junior », accessible, déjà, aux enfants de 14 ans.
Les Régions socialistes, responsables de la carte des formations et financeurs de l’apprentissage au premier chef, avaient refusé d’appliquer cette mesure, officiellement abandonnée un an plus tard par Sarkozy. Car le contrat d’apprentissage est un contrat de travail, et son application pour les jeunes de 14 ans est un renoncement inadmissible. Cela revient à revenir sur la scolarité obligatoire jusqu’à 16 ans. Les apprentis n’ont que 13 semaines de formation générale sur l’année et 5 semaines de congés payés. Est ce vraiment ce que l’on souhaite pour nos adolescents ?
Pour les socialistes, l’apprentissage doit être développé. Mais il doit venir compléter la formation scolaire et éventuellement universitaire auquel chacun a droit, et non s’y substituer. L’orientation trop précoce vers le secteur des métiers n'est pas de nature à garantir une insertion professionnelle durable tout au long de la vie.