Je ne crois pas aux prémonitions, dit Claire d'un ton sec, ni à l'intuition, ni au sixième sens, ni à toutes les choses dont nous discutons sans réfléchir. Nous ressemblons à des trains qui foncent dans la nuit vers des destinations inconnues.
Quelque chose d'étrange s'est passé avec ce recueil. Je l'ai retrouvé il y a quelques temps en faisant des fouilles archéologiques dans le grenier de mes parents, à la recherche des livres d'Agatha Christie que je lisais adolescente. Il est donc plus que probable, et même certain, que je l'avais déjà lu à l'époque. Et pourtant, contrairement par exemple à Dix Petits Nègres ou au Crime de l'Orient-Express, dont mes souvenirs, bien que flous, étaient pourtant évidents, je ne me rappelais absolument rien de ces nouvelles. Ce fut donc, comme qui dirait, une découverte totale !
Ce recueil se compose de six nouvelles, qui n'ont guère de liens entre elles, même pas le personnage d'Hercule Poirot. A cet égard, le titre (français) est très trompeur, car le détective Belge n'apparaît que dans les trois premières histoires, où il démontre encore une fois son talent d'enquêteur assez extraordinaire. Les trois nouvelles qui suivent, quant à elles, sont beaucoup plus originales car Agatha Christie s'y aventure dans un genre où on n'a pas l'habitude de la voir : le fantastique. En effet, il est question dans ces hitoires d'une poupée qui sème la panique dans une maison de couture (La Poupée de la couturière), d'une séance de spiritisme qui se termine de manière tragique (Le Signal rouge) ou d'une étrange famille (SOS).
Comme toujours avec cet auteur, on passe un très bon moment. J'ai certes été un peu déconcertée par les trois dernières nouvelles, d'autant que je ne m'attendais pas à voir surgir des médiums et autres phénomènes inexpliqués dans un recueil de nouvelles policières (mais encore une fois, c'est la faute du titre), mais je les ai néanmoins beaucoup appréciées, car elles permettent de voir l'auteur sur un terrain où on la connaît peu. Je conseille donc ce titre sans aucune réserve autre que cette idiotie éditoriale, d'autant qu'il ne me semble pas que ce soit une des oeuvres les plus connues de l'impératrice du crime.