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Par Toréador | mai 6, 2011
La France Blanc-Blanc-Blanc
Il s'appelle Laurent Blanc, et il est accusé d'être raciste. Son tort : avoir voulu instaurer des quotas limitatifs de joueurs noirs et arabes en équipe de France. C'est pas mal pour un type qui a été l'un des piliers du fameux mythe "Blanc-Black-Beur" et qui a un tel patronyme. Ce qui a provoqué une telle levée de boucliers, c'est que la FFF n'a finalement fait que rendre justice à … Le Pen, lequel en 1998 et 2006 avait défrayé la chronique en trouvant que l'équipe de France n'était pas "représentative" du pays.
Le problème, c'est qu'il avait raison. Mais il n'y a pas que l'Equipe de France : le CAC 40, le Parlement, la Haute-administration, le milieu politique, le gouvernement, tous ces milieux ne sont pas représentatifs. Et je préfère la compétence à l'artificialité de la représentation théorique. Donc, il avait tort.
Il a le teint camembert, il a le regard qui tue, il a tiré le premier…
Reste que sur le fond, les défenseurs de la discrimination positive (et adversaires de l'égalité républicaine) ne font que récolter ce qu'ils ont semé. Aurait-on autant hurlé si un entraîneur avait souhaité, au nom de la discrimination positive, instaurer un quota de noirs ou d'arabes en Equipe de France ? Après tout, on s'est bien extasié d'avoir "des préfets musulmans" et des "quotas de femmes" sur les listes électorales. Or, finalement, un quota en faveur d'une couleur de peau n'est jamais qu'un plafond de verre pour les autres : la seule différence est que la FFF a voulu favoriser une ethnie majoritaire, couleur camembert.
Les délires médiatiques qui ensorcellent cette affaire – comme les arrières-pensées que prête Medipart aux statistiques de "binationalité" – auront en tous les cas prouvé que le ver est dans le fruit. Je suis désolé de constater que la ligne de fracture dans cette affaire est communautaire : ce sont les Belkacemi, les Noah, les Viera, les Thuram, qui ont attaqué Blanc. Et qui l'a défendu ? les blancs de blanc : Lizarazu, Jacquet, … Eloquent.
En définitive, la triste conclusion de cette polémique, c'est que notre équipe de France n'arrête pas de sombrer dans la médiocrité, et que Mediapart est le digne descendant de Torquémada.
Tags: Affaire des quotas, Equipe de France, France Blanc-Black-BeurSujets: Banderille, Toréador critique la Gauche, Toréador critique littéraire et médiatique | No Comments »