Gіоrgіоаdrіаnо : pоème SUR MЕS ЕPАULЕS1

Par Illusionperdu @IllusionPerdu

SUR MES EPAULES1

SUR MES EPAULES1

Comme un vieux manteau

La feuille détachée par une frêle brise

Souffle fraîchement dans ma chemise

Vient fébrilement faire gentiment la folle

Dans son lent exode se pose puis décolle

Et sur mon visage me prend la peau

D’une douce caresse si légère elle me colle

M’envahit et me couvre de son chapeau

L’âme grise et triste du soir croule mes épaules...

Il draine mes amours mortes

Comme il jaunit les feuilles mortes

Il blanchit le lac en eau forte

Lui lance ses couleurs de vague à l’âme morte

Il frissonne sur ma froidure et l’exhorte,

La raidie, la cambre et l’irradie en cohorte,

Une lente douleur se gausse de moi et m’emporte

Elle me piétine, me trépigne, me bat, plus forte

L’âme grise et triste du soir envahit mes épaules...

Le papillon du soir se pose

Sur le dessus de mon épaule

Il vient doucement frémir le col

Déposer sa tâche de luciole

Ma main fébrile d’un brusque geste ose

Bousculer le nid douillet où il se colle

Alors il carillonne, il tourbillonne,

Pour finir marmonne puis papillonne

L’âme grise et triste du soir refroidit mes épaules...

Mes yeux comme deux infidèles,

Courent, s’égarent s’échappent fixent le ciel

La pluie froide les glace et me congèle

Le vent est sournois et fait son zèle,

Le givre blanc couvre mes manches mes doigts, les gèle

Mes mains se prennent, se serrent se frictionnent s’accolent

Et soudain comme prisent de froid claquent folles

Pour finir se recroquevillent à rebrousse poil

L’âme grise et triste du soir engorge mes épaules...

Le froid gagne mon corps rebelle

Il tournoie me pénètre puis me harcèle

Insidieusement. Il génère un morbide frisson

Celui qui s’embusque là dans votre dos

Puis teigneux brusquement il m’incruste

De sa mortelle compagnie, il m’abuse

Devient rustre et rapidement me tarabuste

Et impuissant devant sa froideur de démon

L’âme grise et triste du soir enlaidit mes épaules...

Comme un très vieux manteau

Gris sale troué et entaché sur le dos

Un trop vieux manteau

Rapiécé de bas en haut

De douleurs, de souffrances et de maux,

De coups du sort de froid et de chaud

Qu’on ne sait plus où est le bas du haut

Il me prend me serre me tient chaud

L’âme grise et triste du soir mortifie mes épaules...

Georges Adrien PARADIS le 31 octobre 2007 à 15h30