En France, près d'un accident de la route sur dix est associé à l'utilisation du téléphone au volant, conclut l'expertise collective de l'inserm sur l'impact de l'usage du téléphone et des autres « distracteurs » sur la sécurité des usagers de la route. La distraction au volant liée à l'usage de systèmes de télécommunication serait ainsi responsable de plus de 7.230 accidents corporels.
C'est un bilan complet de la littérature scientifique mondiale sur le risque d'accident lié à l'usage du téléphone portable qu'a réalisé l'Inserm à la demande de La Délégation à la sécurité et à la circulation routières.
En France, près de la moitié des conducteurs utilisent un téléphone en conduisant (portable ordinaire ou kit mains-libres). Les jeunes, les hommes, et les usagers de la route à titre professionnel sont ceux qui téléphonent le plus au volant. En moyenne le nombre d'usagers dans la circulation qui, à un instant « t », utilisent un téléphone portable est estimé en France à 2,3% pour le téléphone tenu à la main et à 6% tous systèmes confondus (à la main et dispositif mains-libres).Les conducteurs de poids lourds utilisent davantage leur téléphone portable (3,9% à
Un sur-risque de 3: Le sur-risque d'accident matériel ou corporel découlant d'une conversation téléphonique au volant par rapport à un conducteur ne téléphonant pas est environ de 3. Pourquoi ? Converser au téléphone en conduisant provoque des modifications importantes du comportement visuel et même le kit mains-libres entraîne un niveau de distraction élevé. Téléphoner implique une forte charge mentale supplémentaire et réduit gravement l'attention indispensable au volant. Le temps de réaction du conducteur augmente très significativement pendant une conversation téléphonique.
Et si l'on interdisait le téléphone au volant, même avec un kit mains libres ? L'Inserm rapporte les expériences américaines qui ne démontrent pas le bénéfice socio-économique d'une interdiction. Les pays européens interdisent le téléphone tenu en main, mais tolèrent le kit mains-libres, sauf 2 pays, l'Espagne qui interdit l'oreillette et la Suède qui n'a pas légiféré considérant le conducteur comme responsable. En France, depuis 2008 le Code de la route interdit "de placer dans le champ de vision du conducteur d'un véhicule en circulation un appareil en fonctionnement doté d'un écran et ne constituant pas une aide à la conduite ou à la navigation." Cette infraction est punie d'une amende de 4ème classe.
Enfin, ce sont les conducteurs de poids lourds utilisent davantage leur téléphone portable (3,9% à un instant « t » tous systèmes confondus) plus que les conducteurs de camionnettes (3,4%), eux-mêmes plus grands utilisateurs que les conducteurs de véhicules légers (2,1%). Selon une étude danoise, 99% des conducteurs professionnels se servent d'un mobile en conduisant et pour près des 2/3 d'entre eux, ces appels téléphoniques sont de nature professionnelle. Et la durée des communications augmenterait avec le temps de conduite journalier des personnes…
Source: Inserm- Téléphonie et sécurité routière- Rapport d'expertise collective
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