Juan Manuel Santos continue une politique extérieure aux antipodes de celle de son prédécesseur, Alvaro Uribe.
Alvaro Uribe doit avoir la colère froide en voyant comment son successeur gère la politique étrangère de la Colombie. C'est bien simple: il est impossible aujourd'hui de croire aujourd'hui, à la vue des prises de position de Santos, que les deux hommes furent proches pendant plusieurs années, Santos étant le ministre de la défense du gouvernement Uribe. D'ailleurs, sans l'aide de l'ancien président colombien, Juan Manuel Santos n'aurait probablement jamais été élu président de la Colombie.
Hier, le président Santos a reçu chaleureusement à Bogota le président équatorien, Rafael Correa, qui fut autrefois l'un des pires ennemis de l'administration Uribe. A la sortie de la rencontre entre les deux hommes, Santos et Correa se sont félicités des relations de plus en plus amicales entre leurs deux pays, quelque chose d'impensable il y a encore quelques mois.
Après avoir discuté ensemble de leurs relations bilatérales, Santos affirma, devant le micro des journalistes présents: "tout va bien entre nous. Nos relations deviennent de plus en plus fortes et notre coopération économique est croissante. Nous avons intérêt à coopérer pour le bien des colombiens et des équatoriens."
Correa a, quand à lui, fait une déclaration d'amour: " nous sommes ici pour rester à jamais dans le coeur des colombiens. L'avenir, il s'écrit au sud!" Correa a offert l'aide de l'Equateur à la Colombie après les pluies devastatrices qui ont causé la mort de centaines de colombiens. Correa est également présent au salon du livre de Bogota où il présente son ouvrage sur l'économie de son pays. Le président Santos a promis de le lire.
Avant de partir, Juan Manuel Santos a fait l'éloge de son nouvel ami: " vous savez que vous et votre délégation sont traités comme des frères ici! Car nous sommes frères avec les équatoriens." Esperons que ces belles déclarations d'amour soient prouvées par les faits dans les mois à venir. Ces échanges amicaux n'ont plus rien à voir avec la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays en 2008.
Alvaro Uribe avait donné l'ordre de bombarder un camp des FARC qui était basé de l'autre côté de la frontière, en Equateur. Si le n°2 des FARC avait été tué dans l'attaque, Correa avait lancé des cris d'orfraies contre Uribe. Un Correa qui n'a d'ailleurs jamais été questionné sur ce que faisait ce camp de terroristes sur son territoire.
Mais c'est maintenant de l'histoire ancienne. Santos a décidé de se rabibocher avec Hugo Chavez, autrefois villipendé par Uribe. Et Santos a affirmé récemment que le Venezuela n'abritait plus de camp d'entraînement des FARC. Aujourd'hui, Santos fait ami-ami avec Correa. Esperons que sa politique de rapprochement soit couronné de succès et qu'il n'ait pas à regretter son manque de fermeté...