COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Le constat est sombre : « Ces dernières semaines, les camps n’ont pas désempli. Les besoins humanitaires sont immenses et nous savons qu’ils risquent encore d’augmenter. » Arnaud Pont est responsable des programmes d’assistance qu’ACF mène depuis mars dans les camps de déplacés et les villages affectés par la crise dans l’ouest de la Côte d’Ivoire. La plupart des déplacés demeurent dans les camps ou en brousse pour des raisons de sécurité ou par manque de ressources. Seuls quelques hommes retournent travailler dans leurs champs pendant la journée, mais retournent sur les sites de déplacement le soir.
« C’est inquiétant car c’est maintenant que la période de semis a lieu. Tous ceux qui vivent dans les camps ne pourront donc pas récolter. Nous savons que les besoins alimentaires vont durer des mois, » témoigne Arnaud Pont.
Relancer la production agricole
Tout en faisant face aux besoins immédiats des déplacés en nourriture, en eau et assainissement, ACF élabore donc un programme de relance agricole pour permettre aux populations démunies de retrouver leur autonomie sur le moyen et long terme. Ce programme qui débutera d’ici deux semaines et bénéficiera à 3000 ménages, comprend la distribution de semences de maïs et de riz (riz pluvial et riz de bas-fonds).
Depuis le début des troubles, de nombreuses familles ont été obligées de puiser dans leurs stocks de céréales pour survivre, hypothéquant les prochaines récoltes. Afin que les foyers démunis puissent se nourrir sans consommer ces semences, des rations de nourriture pendant un mois seront également distribuées par ACF.
Parallèlement, pour répondre aux besoins quotidiens des déplacés, l’organisation fournit des rations alimentaires à 2100 enfants dans les camps de déplacés à Duékoué. De plus, 12 autres cantines vont être ouvertes à Mahapleu et Danané et bénéficieront à 7000 enfants supplémentaires, âgés de 6 à 36 mois. Ce dispositif sera complété par la distribution de coupons alimentaires, permettant aux personnes les plus vulnérables d’acheter chez des commerçants locaux des rations équilibrées.
Des taux de malnutrition alarmants
Dans les campagnes, où de nombreux Ivoiriens se sont cachés pendant les troubles, en abandonnant leurs maisons, leurs biens et leurs champs, les problèmes nutritionnels sont importants. Les évaluations rapides nutritionnelles menées dans la zone de Bongolo ont ainsi montré que 5,9% des enfants dépistés présentaient une malnutrition aiguë sévère.
Les équipes d’ACF ont ouvert 12 sites de prise en charge de la malnutrition aiguë sévère dans des centres de santé existants (12 autres vont ouvrir sous peu) et appuient 2 unités nutritionnelles thérapeutiques intégrées à des hôpitaux de la région, traitant les enfants atteints de malnutrition aigue sévère avec complications.
Alors que la saison des pluies arrive, et avec elle les risques accrus de paludisme (maladie qui en affaiblissant les enfants les rends plus sujets à la malnutrition), ACF redoute une augmentation des taux de malnutrition déjà alarmants.
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