Publicisez prudemment?!

Publié le 06 février 2008 par Raymond Viger

Pour améliorer le comportement des conducteurs du Québec, la ministre du Transport Julie Boulet veut réglementer les publicités automobiles qui montrent à la télévision les prouesses et l’accélération dont est capable une voiture. Le gouvernement Charest compte aussi interdire prochainement l’affichage massif des paquets de cigarettes dans les dépanneurs, souhaitant ainsi réduire le nombre de fumeurs. Est-ce que les Québécois sont influençables à ce point?

Bonne question, qui m’est venu hier en regardant le match de hockey des Canadiens. Pendant un entracte, une pause publicitaire de Molson attire mon attention. Mise en situation: dans un bar, une foule de gens est massée, bière à la main, et ils regardent tous la caméra. L’homme à l’avant nous adresse la parole: «Comme on n’a pas le droit de boire nos bières dans les pubs, ben, on va attendre que la pause publicitaire se finisse.» Et tous ces gens massés de continuer de regarder l’écran pendant une quinzaine de secondes, sans qu’il ne se passe quoi que ce soit. Rien du tout! Nada! Personne ne parle, personne ne bouge. Ils attendent vraiment. La pub se termine comme ça.

C’est vrai que dans les pubs qui vantent un produit alcoolisé, les diffuseurs n’ont pas le droit de montrer une personne qui boit sa bière. Elle peut uniquement la tenir dans sa main, sans jamais la porter à sa bouche. Dans cette publicité de Molson, l’annonceur a tout de même réussi à très bien passer son message : «Buvez de la bière!»

On peut mettre des barrières partout, les publicitaires savent détourner les règlements pour réussir à inclure LE détail, légal ou non, qui attirera l’œil ou l’oreille du consommateur, ce détail qui rend le produit cool et attrayant.

Alors la vraie question que je me pose maintenant: est-ce que le gouvernement investit des efforts pour rien? Cherche-t-il à se donner bonne image en imposant des tabous dans les publicités? Personnellement, je ne crois pas beaucoup en ces mesures, et je crois qu’on devrait chercher le problème ailleurs. Ce n’est pas le gouvernement qui va régler nos problèmes de vie privée, encore moins les publicités…C’est d’abord à nous-mêmes de constater nos excès, et de rectifier nos mauvaises habitudes.

Sur ce, je vous souhaite un joyeux temps des Fêtes, et je vous souhaite surtout pour la prochaine année un Québec sans vitesse au volant, sans fumée et sans abus d’alcool. De toute façon, y’a pas à s’en faire, le gouvernement s’en occupe…

Gabriel!