Edwy Plenel (à droite) est venu fêter la promotion Sciences Po du lycée Marc Bloch
Edwy Plenel c'était Le Monde hier (pendant 25 ans), c'est Médiapart aujourd'hui. Un site Internet payant, permettant l'interface entre les journalistes et les lecteurs, un site qui sait faire parler de lui et des autres quand il sort l'affaire Bettencourt et les enregistrements de M. De Maistre et Mme Liliane, quand il évoque les quotas de joueurs Noirs ou Arabes en équipe de France de football. Là-dessus, Edwy Plenel est intarissable. Il en appelle à la Révolution française à Bailly, à Montaigne, à Victor Hugo, à Camus, qui tous inspirent la nécessité de la liberté de la presse, condition essentielle à l'exercice de la démocratie. Que serait un peuple non éduqué, non formé, non informé ? Que serait un électeur laissé dans l'ignorance des projets, des personnalités, des orientations ?
Edwy Plenel a raison, ce n'est pas la censure que les journalistes doivent craindre mais l'autocensure, celle, non mesurable, inconsciente ou consciente, qui conduit les professionnels de la presse à taire, recéler, cacher des informations d'intérêt public. Ce n'est pas le cas des salariés de Médiapart. Ils doivent chercher et trouver. Ils doivent sourcer et recouper. Ils doivent inspirer la confiance et le respect chez le lecteur.
Devant 300 personnes dont de nombreux lycéens, Edwy Plenel s'est fait le chantre d'une presse découplée du capital, des marchands d'armes et des bâtisseurs. Il a évoqué, sans trop y croire, une grande loi garantissant le secret des sources, la liberté totale mais régulée (comme dans toute bonne démocratie) et fondatrice de nouvelles pratiques plaçant l'information à l'abri des conflits d'intérêts et loin de la surface des pensées et des faits. Heureusement, l'existence d' Internet, des blogs, de Wikileaks, de Médiapart, permet une circulation locale et mondiale de l'information, celle qui aide à comprendre le monde et à forger des opinions.