Les 12 départements que traversera le convoi sont : La Savoie, l'Ain, la Saône-et-Loire, la Côte-d'Or, l'Yonne, la Seine-et-Marne, l'Essone, le Val-de-Marne, les Yvelines, l'Eure, le Calvados et la Manche.
Une fois arrivés au terminal de Valognes, ces déchets seront acheminés par la route à l'usine AREVA de La Hague pour y être - selon le terme employé par l'industrie - "traités".
"Ces déchets devraient retourner en Italie probablement entre 2020 et 2025, où aucune solution n'existe pour les accueillir", précise un communiqué de presse du Réseau Sortir du Nucléaire publié ce matin.
Un transport à haut risque
Il faut savoir que, hautement radioactif, le combustible usé, composé majoritairement d'uranium, mais aussi de plutonium, dégage énormément de chaleur. "Comme tout transport de matières radioactives, ce convoi montre des risques en termes de sûreté et de sécurité, notamment du fait de la concentration des déchets dans les wagons. Il ne permet pas non plus d'éviter les zones urbaines" précise le communiqué.
Les rayonnements radioactifs "Gamma" émis par les conteneurs "CASTOR" se propagent ainsi à plusieurs dizaines de mètres du wagon et exposent à des radiations ionisantes les personnes situées à proximité, entraînant un risque pour les riverains et les cheminots. "La réglementation sur le transport des matières radioactives autorise des débits de dose pouvant aller jusqu'à 2 milliSievert par heure au contact du wagon, soit un niveau de radiation environ 20 000 fois supérieur à la radioactivité naturelle" rappelle l'association.
"Malgré ces risques, les autorités ne fournissent aucune information sur ce type de transports, et taisent leur dangerosité pour les riverains, la population et les salariés concernés. Certains services de l'Etat et les collectivités et élus locaux, qui devraient être formés et avertis pour pouvoir réagir et mettre en oeuvre un plan d'urgence en cas de problème, sont maintenus dans l'ignorance".
Dans le communiqué, le Réseau "Sortir du Nucléaire", RNA et SUD-Rail tiennent ainsi à rappeler qu'il est conseillé aux agents et au public de se tenir éloignés d'un convoi hautement radioactif stoppé en gare, et incitent les cheminots à exercer leur droit de retrait en cas d'intervention sur ces convois.
L'industrie nucléaire produit chaque année des tonnes de déchets dont on ne sait que faire (1 200 tonnes par an, uniquement pour la France, selon le Réseau "Sortir du Nucléaire"). Certains pays étrangers, dont l'Italie, envoient ainsi le combustible usé issu de leurs centrales à l'usine AREVA de La Hague pour qu'il y soit "traité" : l'Hexagone est ainsi régulièrement traversé par ces déchets.
Le Réseau "Sortir du nucléaire", la Rete Nazionale Antinucleare et le syndicat SUD-Rail appellent ainsi à une mobilisation tout au long du trajet et maintiennent leur position : le nucléaire ne peut être ni propre, ni sûr, et il n'existe aucune solution viable et pérenne pour ses déchets.
Pour plus d'informations sur le passage de ce train, voir ici : http://groupes.sortirdunucleaire.org/Transport-de-dechets-radioactifs
Stella Gianni
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