C’est presque une tradition que les politiciens français cherchent à ce qu’on se souvienne d’eux pour la marque indélébile qu’ils laissent dans la ville de Paris. In s’agit d’une ambition très souvent signalée comme pharaonique dont nous pouvons trouver certaines de ses manifestations dans des bâtiments comme le Centre d’Art Georges Pompidou, appelé ainsi pour le président du même nom qui impulsa sa construction ou le Musée Anthropologique du Quai Branly, créé par initiative de Jacques Chirac.
Toutefois, ce fut sans doute François Mitterrand qui s’efforça le plus pour laisser dans la ville une série de Bâtiments emblématiques pour lesquels il pensait surement qu’on ce souviendrait de lui pendant des centaines d’années. Comme la pyramide de verre construite au milieu de la cour centrale du musée du Louvre qui sert d’accès au musée et est depuis son inauguration un des icônes indiscutable de la ville. Mais aussi l’Arche de la Défense ou la Grande Arche de la Fraternité, ainsi que l’impressionnant site François Mitterrand de la nouvelle Bibliothèque Nationale de France situé dans le quartier Tolbiac, dans le sud de Paris.
Devant de tels précédents et comme on pouvait s’y attendre étant donné son caractère, l’actuel président Nicolas Sarkozy veut laisser comme héritage une Maison de l’Histoire de France dans le centre de Paris. Cependant il s’agit d’un projet qui suscite depuis ses débuts une chaude polémique, même si sont inauguration n’est pas prévue avant au moins l’année 2015.
En premier lieu naturellement il y a le coût, estimé entre soixante et quatre-vingt millions d’euros, particulièrement dans une époque comme celle-ci où le citoyen moyen (que l’on rend responsable d’une crise financière causée en réalité par une spéculation excessive qui généra le plus extrême dérèglement des marchés et un comportement prédateur de la banque permit par les gouvernements qui nous entours) voit comment on lui supprime quotidiennement ses droits sociaux.
D’autre part, un bon nombre de prestigieux historiens français qualifient le projet de Sarkozy de tendancieux et lié à des raisons plus idéologiques que scientifiques. Spécialement après que le président français ait ouvert des débats aussi polémiques et dangereux que l’identité nationale ou l’Islam, pour ne pas mentionner sa politique d’expulsion du pays des communautés roumaines et la mise en place d’examens pour les émigrants afin qu’ils démontrent leurs aptitudes pour résider dans la République Française.
Le vétéran historien et cofondateur de la remarquable revue Le Débat, Pierre Nora fut particulièrement dur au sujet de ce projet, en dénonçant, spécialement dans un contexte de hausse croissante de l’extrême droite, l’exaltation des racines française et l’idée de l’existence d’un France essentielle comme partie d’un discours électoral qui tient plus de l’idéologie que de la science.