Si certaines raisons sont inhérentes à la structure économique des grandes entreprises, d'autres sont liées aux volontés de chaque état de préserver leur marché économique interne et leur capacité de compétitivité. Cette volonté se traduit par des tentations contradictoires : fermer ses propres frontières (pour préserver son marché) et faire ouvrir celle des autres (pour élargir le marché accessible à ses entreprises). Au final, et sous la pression des lobbies industriels et financiers qui soutiennent les partis politiques, cela aboutit à une libéralisation sans limite (ou presque) dans les faits.
Mais cette liberté du monde économique, affiché par ses acteurs comme source de développement et de création de richesse (surtout pour les dirigeants et les actionnaires), n'est pas, loin s'en faut, créateur d'emploi (contraitement aux annonces) et encore moins de valeur pour les populations des pays. De plus, cette libéralisation entraine des impacts tant sociaux qu'environnementaux majeurs qui sont rarement pris en compte, et surtout pas porté au crédit (au passif devrait-on plutôt dire) des entreprises. Les exemples sont nombreux : Gandrange en France, Deap Horizon aux Etats-Unis, et certainement Fukushima au Japon ...
Face à ces évènements catastrophiques et marquant dans l'opinion publique, les états élaborent des systèmes législatifs et réglementaires de protection ... Que les grands groupes industriels cherchent (avec l'appui du Budget en France) à défaire dès que la tension est retombée. Officiellement pour des raisons de compétitivité ou de rendement économique, cf. le cas de TepCo avec Fukushima.
Dans le cas de la finance, c'est encore pire : les états ont donné leur bourse à des acteurs indépendants, dont les intérêts sont privés. L'intérêt de ces acteurs reste la rentabilité financière pure, et non l'intérêt public (l'intérêt commun). Ils ont, avec l'aval des gouvernements, tellement infiltré l'économie et l'ensemble des composantes de la société qu'ils se trouvent en situation de monopole. Leur effondrement induirait un effondrement de l'ensemble de l'économie. C'est ce qui a justifié l'intervention des états en leur faveur lors de la crise économique. Intervention qui s'est faite avec des fonds prêtés par d'autres acteurs financiers ... La profession s'est rémunérée sur le dos du contribuable, avec la bénédiction des états !
Alors n'y a-t-il aucune issue ? C'est fort probable au vu de la manière dont les états continuent actuellement à soutenir leurs intérêts individuels (mais ne sont-ils pas bernés par les acteurs économiques ?). Fort heureusement des évènements comme les conclusions de Cancùn montrent que, sous la pression de ces nouveaux acteurs de la gouvernance que sont les associations, les états peuvent revenir à plus de raison.