Pourquoi l’Amérique fête son héraut ?

Lors de l’officialisation de la mort d’Oussama Ben Laden par Barack Obama, nous avons observé avec une certaine curiosité les manifestations de joie qui se sont déroulées dans les rues américaines. Un peuple a célébré presque à l’unisson la mort de l’homme qui les avait humiliés 10 ans auparavant.

Si l’honnêteté impose d’avouer que cette exécution n’aura attristé qu’une poignée de talibans émotifs, les européens que nous sommes restent surpris que l’on se réjouisse d’une manière aussi ostensible de la mort d’un homme, même celle d’un criminel avéré.

Le Commander in Chief lance en conclusion de son intervention un cruel « justice est faîte » ! Car si les américains défendent la Liberté, ils cultivent jalousement le secret de tous les paradoxes. L’Amérique puritaine, digne héritière de la Conquête de l’Ouest et d’une religiosité dont elle est tout entière imbibée, calque son système judiciaire sur le principe de l’antique Loi du Talion « œil pour œil, dent pour dent » en exhibant sans retenue la mise à mort. Curieuse Amérique : le pays où la mise à mort est une fête !

A la manière de Denis Diderot : « On avale à pleine gorgée le mensonge qui nous flatte, et l'on boit goutte à goutte une vérité qui nous est amère ».