Le moulin à blablas......
Le Ministre du travail Xavier Bertrand réunissait le 19 avril dernier le Conseil d’orientation des conditions de travail pour faire un point sur l’avancement du deuxième Plan Santé au Travail (2010-2014).
Je ne souhaite pas jouer les Cassandre mais je constate que :
- Depuis de nombreuses années réunions, colloques, rapports et accords se succèdent .
- Depuis de nombreuses années nos ministres sont satisfaits de la situation qui " avance"
- Depuis de nombreuses années tout le monde en parle , tout le monde écrit et propose ( syndicats, experts, cabinets de conseil et de formation, missions gouvernementales etc....)
Bref c'est le thème à la mode qui monopolise tous les acteurs sociaux.
Mais force est de constater que:
- Les salariés des petites structures sont oubliés
- Les salariés en CDD , intérim et à temps partiel qui doivent jongler avec la flexibilité sont passés à la trappe
- Les chômeurs qui sont sans arrêt sollicités pour des formations " bidon" et radiés des listes de pôle emploi abusivement sont ignorés
- Tous ceux qui vivent du Rsa et des minima sociaux qui sont stigmatisés par notre ministre sont balayés du revers de la main.........
Après ce rappel je livre à votre sagacité un résumé de la réunion....
Lors de la réunion, le directeur général du travail a présenté le bilan des accords signés sur la prévention des risques psychosociaux (RPS) ( dossier de presse)
Ce bilan est disponible sur le nouveau site du gouvernement travailler mieux.
D'une manière générale , la moitié des grandes entreprises ( environ 600 entreprises ) ont engagé un plan d'action ou conclu un accord sur la prévention du stress au travail dans le cadre du plan d'urgence.
La synthèse porte sur 234 accords.
Le bilan n'est pas très positif à mon sens car les accords restent de pure forme .
En effet , 4 entreprises sur 5 se limitent à ébaucher une méthode en vue d'un diagnostic sans pour autant identifier de réponses précises. "Rares sont les accords qui comportent un engagement précis de la direction ou précisent les modalités de son implication", peut on lire dans l'analyse, alors que cette implication est jugée indispensable par le rapport « Bien être et efficacité au travail » remis au Premier ministre par la mission « Lachmann, Penicaud, Larose » en février 2010.
L'information des salariés est rarement évoquée dans les accords. De même, l'expression des salariés est rarement mentionnée. Lorsque des facteurs de RPS sont identifiés, ils le sont de manière générique sans lien explicite avec l'activité de l'entreprise. Quant aux méthodologies d'évaluation des facteurs de RPS, elles sont plus quantitatives que qualitatives. Sans surprise, les accords les plus aboutis sont le fait d'entreprises qui ont une tradition de dialogue social, souligne la synthèse.
Le ministre a pourtant jugé "encourageant" ce résultat et demandé au directeur général du Travail "d'écrire à toutes les entreprises de plus de 1000 salariés qui n'ont pas à ce jour engagé de plan d'action ou de négociation pour leur demander de le faire.
Le rapport du Collège
d’expertise sur le suivi des risques psychosociaux , coordonné par Michel Gollac, Directeur du Laboratoire de Sociologie quantitative du CREST, a également été présenté lors de cette
réunon.
Ce rapport propose un dispositif de suivi des risques pour la santé mentale provoqués par certaines conditions d’emploi,
d’organisation, et de relations au travail
Le rapport préconise de mettre en place des indicateurs nationaux pour suivre six types de facteurs de risques psychosociaux
au travail :
L’intensité du travail et le temps de travail,
Les exigences émotionnelles,
Le manque d’autonomie,
La mauvaise qualité des rapports sociaux au travail,
La souffrance éthique,
L’insécurité de la situation de travail.
Le rapport précise que ces facteurs ne doivent pas être envisagés séparément et que leurs effets dépendent aussi de la durée
d’exposition. Par ailleurs, des événements traumatisants, comme un licenciement ou une restructuration, peuvent rendre plus sensible à certains de ces facteurs.
Le Collège d’expertise sur le suivi des risques psychosociaux au travail recommande la réalisation d’une première enquête
complète en 2015. Il propose une liste de variables à mesurer et un procédé de questionnement, incluant un suivi en panel.
Xavier Bertrand a indiqué que la prochaine enquête sur les conditions de travail prévue en 2012 pourrait déjà intégrer
certaines indications.
Le Ministre a souligné qu’avec la mise en oeuvre des recommandations de ce rapport il voulait placer la France parmi les pays
en pointe dans le domaine du suivi statistique des risques psychosociaux rejoignant ainsi des pays comme la Suède, les Pays-Bas et le Danemark.
Le Ministre a notamment précisé que si la France dispose d’ores et déjà d’un système d’enquête sur les conditions de travail
de grande qualité, les préconisations de ce rapport permettront à notre pays de disposer d’un système de mesure des risques psychosociaux plus complet et plus fréquent.
Source : travailler mieux site officiel du ministère du travail
Plan de santé au travail 2010-2014
Ecrit par Artémis dans http://emotions.20minutes-blogs.fr/