Egypte : 12 ans de prison pour le ministre de l´intérieur de Moubarak, Habib Al-Adli

Publié le 06 mai 2011 par Musengeshikatata

La révolution égyptienne ne semble pas lésiner ; Habib Al-Adli, ministre de l´intérieur de Moubarak pendant 20 ans a été condamné à 12 ans de prison ferme. La population égyptienne suit de près le procès fait à Moubarak et ses compagnons du pouvoir ; la condamnation d´Habib Al-Adli a été saluée avec frénésie car il était le plus haï des notables du pouvoir dictatorial déchu.

Un vrai bourreau en fonction de ministre de l´intérieur pendant 20 ans

Cet homme, disent les égyptiens fut un véritable bourreau qui usa des forces de police secrète et de l´armée pour séquestrer, torturer, assassiner des innocents ou des égyptiens que le pouvoir soupçonnait avoir des opinions dangereuses contre le pouvoir de Moubarak. Rappelons que la dictature de Moubarak imposa à sa population pratiquement 40 ans de lois d´exception rendant la constitution pratiquement inutile et sans valeur aucune.

Au-delà de la méchanceté et de l´insolent autoritarisme du régime Moubarak, on doit tout de même se demander comment l´occident a pu soutenir, avec de prompts soutiens financiers et militaires, un tel évident mépris pour la constitution d´un pays et sa population ? Aujourd´hui bien sûr l´occident s´est aussitôt positionné pour la révolution, et cependant, cet occident devrait bien revoir ses normes d´assistance aux pays dits amis. Ce n´est pas parce qu´il faut à tout prix protéger Israël et sécuriser le pétrole qu´il faut aider ceux qui détruisent dans leur pays tous les espoirs de développement démocratique. La démocratie et le développement économique et socioculturel qu´elle engendre, l´histoire en est témoin, n´est-elle pas le plus grand garant de paix et bonne convivialité internationale ?

On ne peut pas prétendre être démocratique, défendre la démocratie et le respect des droits et libertés humaines de par le monde, et cependant aider ou soutenir des dictateurs bourreaux aux leurs et fossoyeurs du droit, des libertés et de la constitution chez eux ! Ceci n´a aucun sens et semble plutôt du mépris des autres que de la compréhension pour leurs aspirations à la liberté et aux droits humains. En fait être démocratique répond aussi à cet adage biblique : "Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu´on te fasse". Et c´est bien chrétien, sans conteste aucune.

Musengeshi Katata

"Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu"