L’affaire des quotas dans le football français agite depuis plusieurs jours la Fédération Française de Football. Laurent Blanc est dans l’œil du cyclone. Les spécialistes, experts, politiques et autres champions du monde 98 y allant chacun de leur petit commentaire, l’affaire rebondit chaque jour dans les media.
Il semble que cette modeste affaire ait pris des proportions démesurées, peut être parce plusieurs niveaux de débat se superposent :
1- Sur le plan technique, un constat simple : la formation à la française privilégie depuis des années les gabarits puissants, au détriment des joueurs techniques, et l’on se rend compte des limites sportives de cette stratégie.
2- Sur le plan scientifique : les joueurs d’origine africaine auraient des caractéristiques physiologiques différentes que ceux d’origine européenne, ce qui expliquerait leur surreprésentation dans la catégorie des joueurs puissants (ceux-là même favorisés par la stratégie de formation à la française).
3- Sur le plan politique : certains pensent que les joueurs « de couleur » sont trop représentés dans le football français, et tout particulièrement au sein de l’Equipe de France, supposée représenter symboliquement le peuple français (en majorité de couleur blanche).
Pris isolément, ces trois niveaux paraissent simples à appréhender. Or, ils sont constamment mélangés dans le débat médiatique, ce qui rend les débats réellement confus.
Il est très surprenant de constater à quel point Laurent Blanc s’est lui-même enfoncé dans le piège, s’engluant dans les fondements instables de ses phrases hésitantes et filandreuses. Au lieu de simplement s’excuser pour ses propos déplacés (qui approuvaient le principe des quotas), et revenir sur son seul sujet de compétence (le niveau technique), il s’est laissé aller à des déclarations vaseuses sur les caractéristiques physiques des joueurs noirs.Quelle maladresse ! Un Raymond Domenech ne se serait jamais laissé aller à de telles approximations. Il semble qu’il est plus que temps de passer l’éponge sur quelques souvenirs pénibles, et rappeler Ray à la tête des Bleus. Reviens Raymond !!