00h15mn. Le public se lève et applaudit. Il salue l’entrée du maître Manu Dibango, qui sourit comme pour lui dire merci. Sa réplique en musique, c’est le refrain « Bienvenue, welcome to Cameroon, ouhouhou ! », bien repris par l’assistance.
Choix peu fortuit pour la chanson que Manu interprète en premier. Le contexte s’y prête. En effet, à travers la première édition de Cameroon holiday’s, le ministère du Tourisme, en association avec la Société financière de tourisme et de loisirs (Sofitoul), souhaite promouvoir l’image du Cameroun par le biais de la musique. Quinze minutes de prestation pour clôturer la soirée qui a duré trois heures et trente minutes.
Avant, il y a eu Queen Eteme, André-Marie Tala, Kaïssa Ndoumbe, Noël Ekwabi et Jay Lou Ava. Annoncé, Étienne Mbappè n’a pas pris part au concert.
« Je vais à Yaoundé »
Mais les nostalgiques en ont eu pour leur compte. Lorsqu’André-Marie Tala reprend la chanson « Je vais à Yaoundé », c’est l’extase. La foule se lève pour l’accompagner. Pascal Pierre, l’impresario de la soirée, ne peut s’empêcher d’esquisser quelques pas. L’artiste ne se prive pas non plus. Pour démontrer l’étendue de son talent, André-Marie Tala gratte les cordes de sa guitare avec ses dents, se trémousse. C’est la fête ! La camera qui se balade dans la salle surprend quelquefois des spectateurs esquissant quelques pas de danse.
Ce concert a également donné l’occasion au public de découvrir Noël Ekwabi, dit « Papa nono ». Directeur artistique de Manu Dibango pendant de nombreuses années, ce bassiste peu connu des Camerounais provoque d’abord un sentiment de rejet. Dès la première note de guitare, une voix s’élève : « Je ne veux pas encore dormir !» C’était sans compter avec la finesse de l’artiste. Quelques secondes après, le public est dans sa poche. Il en redemande. C’est Kaïssa Ndoumbè qui va les combler. Vêtue d’une longue robe rouge, la diva vient célébrer, à son tour, les merveilles du Cameroun à travers le titre « Mboa ».