camions gros porteurs

Interdits de circulation dans la ville de Yaoundé entre 5h et 23h, les camions continuent d'aller à l'encontre des prescriptions administratives.
Le balai des « grosses baleines » est impressionnant à cette entrée de Yaoundé, située au quartier Mvan. Ils font fi de la plaque à fond jaune, avec son message et son illustration (deux camions citerne et à remorque) inscrits en rouge et noir : « Interdits aux grumiers et longs véhicules de 5h à 23h ». Ils sortent ou se dirigent à toute heure et à toute allure vers le centre-ville, visiblement sans se soucier de la réglementation. Braver cet interdit a plusieurs fois causé la mort de citoyens de la ville, automobilistes et piétons. Comment oublier, entre autres catastrophes, ce camion ayant écrasé à son passage trois personnes au quartier Tropicana l'an dernier ? Ou cet autre camion ayant tué une femme et fait cinq blessés à Ekounou ? C'est d'ailleurs dans ce quartier de Yaoundé, que la dernière tuerie à mettre au compte d'un gros porteur a été enregistrée mardi dernier.

Au lieu dit « Entrée Gasolent » à Ekounou, aux environs de 15h, un camion à remorque en provenance du Carrefour Tropicana, d'après les témoignages, a voulu éviter deux enfants qui sortaient de l'école, et traversaient la route pour rentrer chez eux. La charge trop lourde ne facilite pas la manœuvre. Le chauffeur perd alors le contrôle du véhicule, s'échouant sur le trottoir. Trois personnes meurent sur le coup, dont un enfant de 3 ans. En plus des trois morts, le gros porteur a causé de nombreux dégâts matériels, détruisant plusieurs commerces. Les frasques de grumiers et autres camions se multiplient et ne cessent de faire des victimes ou d'être à l'origine de pertes matérielles à l'intérieur de la ville, en général aux heures pendant lesquelles leur interdiction de rouler dans la ville rentre en vigueur.

Rares sont les camionneurs respectueux de cet intervalle de restriction, qui s'alignent hors de la ville le long de la route, attendant sagement l'heure autorisée. Face à cet incivisme, se dresse l'action de l'Etat. D'abord par les forces de l'ordre, chargées de surveiller la circulation aux heures restrictives et la limitation de vitesse de ces gros porteurs. Action aussi à travers le ministère des Transports, avec l'accent mis sur les contrôles techniques, mais aussi avec le programme de sécurisation du permis de conduire lancé afin de retirer progressivement de la circulation, tous les chauffeurs de gros porteurs ayant frauduleusement obtenu leur permis.