Voila une histoire qui commence en Amérique et qui vient de se terminer aux Indes !
Il s’agit de l’histoire de la machine à écrire.
En 1714, le premier brevet est déposé par le Britannique Henry Mill. En 1833, le Français Xavier Progin a l'idée d'associer à chaque lettre une tige métallique distincte actionnée par des touches à levier. Ce génial compatriote avait en fait inventé les touches, ce qui peut faire dire à certains jaloux que décidément les français sont bons pour faire des touches ! Cette légerté du rédacteur étant toutefois excusable car ce Xavier Progin nomma son invention du charmant nom de "plume typographique" !
Toutefois, on doit la machine à écrire vraiment fonctionnelle, comme on la connaît aujourd'hui, à l'Américain Christopher Sholes en 1867.
Seulement six ans plus tard, l'Américain Philo Remington invente et lance la fabrication d'un modèle légèrement différent qui porte son nom. À sa sortie d'usine, elle possède deux inconvénients non négligeables. Premièrement, les tiges des caractères frappaient le papier sur la partie inférieure du cylindre, si bien que la ligne en cours d'écriture n'était pas visible. Deuxièmement, cette machine ne permet pas d'écrire les lettres en capitales. Ces deux soucis sont résolus quelques années plus tard en associant une même touche pour plusieurs caractères (minuscule ou capitale). On en profite également pour ajouter les chiffres et d'autres symboles.
La machine à écrire, venue des Etats-Unis, arrive en France en 1883. Les premiers sténodactylographes font leur entrée dans les bureaux et les administrations avant 1900.
Et en Inde ?
Créée en 1897, l'entreprise indienne Godrej avait développé au fil des années la production de produits innovateurs, tels le savon non composé de graisse animale Cinthol, ou encore leur premier réfrigérateur produit en 1958. La fabrication de machines à écrire remonte aux années 50 avec l'ouverture de la filiale Godrej and Boyce ; la compagnie vendait encore plus de 50 000 modèles par an dans les années 90.
Au début des années 50 en Inde, la machine à écrire est considérée comme un produit révolutionnaire et la création de cette filiale de Godrej spécialisée dans la fabrication de machines à écrire est vue avec fierté !Lle premier ministre Nehru encourage l’initiative et se laisse volontiers photographié en train de taper à la machine !
Si en Occident, le déclin des machines à écrire se produit èés l’arrivée des premiers ordinateurs, mais les ventes en Inde progressent toujours. Ce n’est qu’au milieu des années 1990 que les ventes vont commencer à baisser.
A partir de 2000, tous les fabricants indiens de machines à écrire vont fermer leurs portes, sauf Godrej !
Mais en 2009, Godrej ferme son usine ! Il reste encore quelques stocks, quelques centaines de machines et quelques commandes arrivent encore… Mais c’est la fin des machines à écrire, la fin de ces petites machines qui comprenaient chacune plus de 2000 pièces différentes.