Baker Street, T1 : Sherlock Holmes n'a peur de rien - Pierre Veys & Nicolas Barral

Titre : Baker Street, T1 : Sherlock Holmes n'a peur de rien
Scénariste : Pierre Veys
Dessinateur : Nicolas Barral
Parution : Avril 1999

« Sherlock Holmes n’a peur de rien » est le premier tome d’une série intitulée « Baker Street ». Actuellement composée de cinq tomes, elle est éditée chez Delcourt. Le scénario est l’œuvre de Pierre Veys et les dessins sont nés de la plume de Nicolas Barral. C’était, à mes yeux, le gage d’une certaine qualité. En effet, j’ai récemment découvert « Menaces sur l’empire », œuvre pastiche de « Blake & Mortimer » que j’ai trouvé très réussi. J’étais donc curieux de voir si l’immersion de ce duo dans l’univers du héros de Conan Doyle sera aussi réussie. L’opus dont je vais parler date d’une dizaine d’année, sa première parution datant de 1999. D’un format classique, il est accessible pour un prix d’environ une dizaine d’euros.

Le titre de l’album et la série ne trompe pas. On se trouve plonger dans l’univers du héros le plus célèbre né de l’imagination de Sir Arthur Conan Doyle. Néanmoins, les auteurs revendiquent une interprétation très libre des personnages. L’album nous présente cinq aventures d’une dizaine de pages chacune mettant en œuvre ce cher Sherlock et ses comparses. On retrouve donc le docteur Watson, leur mythique logeuse Madame Hudson, l’inspecteur Lestrade et le mythique professeur Moriarty.

Le ton de cet album est très léger. En effet, la dimension parodique de la narration classe tout de suite l’ouvrage dans la catégorie « Humour » des librairies. Les auteurs jouent avec les codes de l’univers de Holmes. On se doute bien que ce cher Sherlock va nous résoudre des affaires compliquées à l’aide de raisonnements particulièrement alambiqués, le tout en employant un ton hautain et méprisant. Parallèlement, ce cher Watson va noter les aventures de notre héros. Quant à Lestrade, il passera pour un incompétent devant la science de notre cher détective. Et bien, dans « Sherlock Holmes n’a peur de rien », tout n’est pas si clair. Si notre héros a bien son ton prétentieux, on ne peut pas dire que toutes ses pensées soient couronnées de succès.

La richesse de ce type d’opus réside dans la manière avec laquelle les auteurs se servent des ustensiles à leur disposition. En pastichant Sherlock Holmes, ils ont accès à des personnages, des lieux, des comportements, des chemins narratifs. Il faut en jouer sans pour autant les faires disparaître. C’est un dosage qui n’est pas simple. Mais il est indispensable de la maitriser pour rendre la lecture drôle et agréable. A l’image de la réussite de « Les aventures de Philip et Francis » qui parodiait « Blake et Mortimer », leur immersion dans l’univers de « Sherlock Holmes » est couronnée de succès. On passe vraiment un moment très agréable. On rigole souvent de bon cœur. Le côté déluré et absurde de certaines réflexions ou de certaines situations est très réussi. Bref, la lecture est un vrai plaisir.

Côté dessins, ils accompagnent parfaitement la trame. Ils sont relativement simples et colorés. Nicolas Barral semble prendre énormément de plaisir à jouer avec ses personnages. Le côté excessif de certaines de leurs postures ou de leurs expressions faciales est une vraie réussite. Les dessins, sans être extraordinaires, participent pleinement à la bonne humeur que dégage l’ouvrage au fur et à mesure qu’on le découvre. On retrouve la touche que j’avais découverte dans « Menaces sur l’Empire ».

En conclusion, j’ai pris énormément de plaisir à découvrir cet album. Ma découverte de cette version des personnages de Sherlock Holmes et Watson est très agréable. On prend énormément de plaisir à suivre leurs aventures. A noter que chaque histoire est équivalente en qualité, ce qui est à signaler. Bref, « Sherlock Holmes n’a peur de rien » est un album qui s’adresse à tous les publics et qui ravira les lecteurs de tout âge. C’est toujours agréable de découvrir un opus de qualité qui peut ravir toute la famille…

par Eric the Tiger

Note : 14/20