En 1996 Eric Chouinard et Martin Leclair ont fondé iWeb. Moins de 10 ans après sa mise en place, l’entreprise est inscrite à la Bourse de Toronto. La compagnie compte aujourd’hui plus de 22 000 clients dans près de 145 pays.
Eric Chouinard témoignera le 9 mai 2011 lors de la Conférence Croissance Québec Techno 2011 Objectif : 100 % fidèle à sa mission son expérience et ses conseils pour rester concentré sur ses affaires, réussir et croître .
Je partage avec vous l’interview qu’il m’a récemment accordée.
Kim Auclair: Racontez-nous la première année de démarrage de votre entreprise. À quel type de difficulté avez-vous été confronté durant cette période que plusieurs considèrent difficile?
Eric Chouinard: Au début, tout était à inventer et à créer. Dans mon cas, c’était suite à un travail comme coordonnateur d’un programme de Industrie Canada. Ce programme consistait à offrir un service pour connecter les entreprises au Web. Les entreprises pouvaient donc commencer à utiliser les courriels ainsi que trouver de l’information sur leur industrie. Rapidement, les entreprises en ont demandé plus et me rappelaient pour avoir d’autres services comme de la formation, du développement Web, du codage, etc. C’est à ce moment que j’ai réalisé l’ampleur du phénomène du Web. J’ai donc décidé de me concentrer sur cet aspect pour le démarrage de mon entreprise. Les difficultés rencontrées durant cette période se situaient principalement au niveau de trouver des contrats et de régler les problèmes de financement, tout cela en ne comptant pas les longues heures de travail nécessaires pour bâtir une entreprisesolide.
KA: Avez-vous des anecdotes à nous raconter?
EC: En 14 ans…..énormément ! Comme mon premier refus au programme Jeune Entrepreneur du SAJE , j’ai persévéré malgré tout et j’ai été finalement accepté. Ou le premier prêt de 23 000$ avec la BDC et avec lequel nous sommes montés à plusieurs millions de financement. Ou encore notre financement avec Goldman Sachs trois semaines seulement avant que Lehman Brothers déclare faillite et que ce soit le début de la crise financière de 2008.
KA: Vous dites souvent à votre entourage : «La vision, c’est où on se voit dans le futur et la mission, c’est comment on fait pour s’y rendre». Quels sont les conseils que vous donnezaux entrepreneurs pour bien déterminer leur vision et leur mission de l’entreprise ? Comment doivent-ils s’y prendre ? Avez-vous des trucs à donner ?
EC: Premièrement, être honnête avec soi-même. Deuxièmement, analyser ses rêves et se visualiser à les réaliser. Si votre cœur et votre esprit s’emballent, c’est que vous avez trouvé le début de votre vision. Pour la mission, c’est de bien se préparer (connaître ses forces et ses faiblesses) et de bien s’entourer de gens qui vont nous aimer pour ce qu’on est vraiment.
KA: Avez-vous déjà eu recours au mentorat dans votre parcours professionnel ? Que pensez-vous de cette méthode ? Qu’en avez-vous retiré ?
EC: Sans le savoir, oui, j’ai eu recours au mentorat. J’ai eu plusieurs mentors qui m’ont inspiré, fait réfléchir et parfois aussi provoqué. J’en ai retiré et j’en retire encore une fierté etune meilleure connaissance de moi-même. J’ai donc le goût de redonner par ma propre expérience de vie aux futurs et actuels jeunes entrepreneurs.
KA: À la demande de vos employés, vous avez mis en place un programme de mentorat au sein de votre entreprise. Pouvez-vous nous en dire plus ? Avez-vous un exemple de réussite avec un employé qui a eu recours à ce programme ?
EC: Le mentorat pour iWeb consiste à s’assurer que nous avons le bon « pipeline » de gens talentueux au bon poste, au bon moment et qu’ils jouent le bon rôle. Nous avons commencé par les dirigeants de iWeb. Ce n’est pas nécessairement un programme établi, plutôt l’utilisation du «gros bon sens». Également, notre philosophie consiste à parler franchement à nos gens en leur demandant où ils se voient dans 5 ans au niveau professionnel,personnel et familial. On vérifie ensuite si leur plan de vie concorde avec le plan stratégique de iWeb. Entre les deux, l’employé et iWeb, on ajuste le tir par du mentorat ou «coaching».
KA: Qu’est-ce que l’homme que vous êtes aujourd’hui, aimerait enseigner aux nouveaux entrepreneurs de demain?
EC: J’aime bien le proverbe chinois qui dit ceci : «Dis-moi et j’oublierai. Montre-moi et je me souviendrai. Implique-moi et je comprendrai». C’est bien de l’enseigner, mais de le vivre au quotidien, c’est l’idéal. Quand je dis le vivre, c’est d’oser en acceptant de vivre des succès, mais aussi des échecs !
Qu’en pensez-vous ?
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