Aucun rapport avec Sunset Boulevard, ou si peu. Dans les deux films, une star est cloîtrée chez elle. Dans le premier, elle est oubliée. Dans le deuxième, elle est trop connue. Une opposition pas si importante, puisque l’un est un chef d’oeuvre de Billy Wilder, l’autre une adaptation mettant en scène Colin Farrell et Keira Knightley, dans un film pas si important non plus.
London Boulevard nous parle d’un jeune truand rangé des affaires, fraichement sorti de prison et pas avec l’envie d’y retourner. Désireux de faire propre, il trouve un petit boulot chez une actrice reconnue, qui se cache des paparazzis dans sa résidence londonienne. A côté, ses anciennes affaires le rattrapent et le voilà obligé de replonger au service d’un mafieux pour ne pas avoir plus de problèmes. Entre un jeu dangereux avec des gangsters (formidable Ray Winstone, cabotin comme jamais), et une rencontre inattendue avec la star, le voici obligé de gérer une nouvelle vie pas si reposante. Le film met en tête d’affiche un Colin Farrell qui souhaite lui aussi retrouver un nouveau souffle avec une carrière en dents de scie. Mais là où certains rôles sont justement distribués pour servir le film et l’acteur (cf The Wrestler), on ne trouve ici qu’un comédien de nouveau pris au piège d’un film pas extraordinaire. A ses côtés, Keira Knightley ne trouve pas grand chose à faire, alors que l’ensemble voudrait reposer sur leur rencontre, plutôt inexistante.
Promenade dans une ambiance anglaise plus qu’autre chose, le film se retrouve pris au piège de son scénariste-réalisateur, qui fournit un travail pour le moins anonyme. Essayant de reproduire les mimiques d’un film de gangsters anglais (pub, costumes), sans en avoir la classe, ce London Boulevard se veut plus spirituel qu’efficace. Farrell conserve la même attitude tout au long du film, sans avoir l’air de se soucier du reste. Au final une séance peu utile, sauf si on apprécie l’atmosphère londonienne et Colin Farrell lui-même.