La suppression annoncée à la rentrée de 150 postes dans le premier et le second degré illustre une nouvelle fois la décision gouvernementale de ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux. « Alors que la démographie scolaire augmente, expliquent en effet les syndicats, les parents d’élèves FCPE et les élus de la Majorité départementale réunis hier à Laon, les conséquences sur la qualité du service public de l’Education se traduisent par une augmentation du nombre d’élèves par classes, l’impossibilité de scolariser tous les enfants à partir de 2 ans, et une nouvelle vague de suppression de postes pour les élèves en difficulté ( RASED ) ». D’ajouter : « L’affaiblissement de l’encadrement en SEGPA pénalise également les collégiens les plus fragiles. Toujours, dans les collèges, les dédoublements dans les matières expérimentales deviennent quasi impossibles. Dans les lycées et lycées professionnels, en plus des suppressions d’options et des difficultés à assurer l’accompagnement personnalisé, les classes surchargées empêchent aujourd’hui les redoublements en Terminale ».
Les signataires s’appuie également sur le taux d’encadrement français « le plus faible de l’OCDE » d'autant, comme le démontre l’étude PISA, que « le système éducatif français ne compense plus les inégalités sociales ». Pour eux, « le gouvernement prive ainsi le département de l’Aisne des moyens d’enseignement indispensables ».
La FSU, l’UNSA Education, la FNEC FP FO, les parents de la FCPE et élus de la Majorité départementale du Conseil général de l'Aisne ont donc condamné « cette politique éducative et exigé un budget à la hauteur des enjeux, des moyens supplémentaires, bref un plan de rattrapage plutôt qu’un sabordage éducatif ».
De poursuivre : « un système éducatif basé sur la performance et le résultat constitue d'ailleurs une erreur, un leurre. Testé dans les pays anglo-saxons, il a démontré ses limites sans même évoquer les aspects anxiogènes, voire pathogènes tant chez les enseignants que chez les élèves. Les primes accordées au Recteur ne règlent rien. L’absence totale de concertation avec les enseignants et les parents nuit à une politique éducative ambitieuse pour la réussite de tous ».
Enfin, les signataires dénoncent « le mépris gouvernemental pour les élus investissant dans les écoles, collèges et lycées. Il nie l’aménagement éducatif du territoire, pire il le détruit ». Le projet de carte scolaire a donc amené, hier, au boycott du Conseil départemental de l’Education Nationale et à l’appel à une journée « écoles mortes », à la grève et à la manifestation organisée le 13 mai, date du prochain CDEN, devant les grilles de la Préfecture.
Jean-Jacques Thomas