Le Mur pour la Paix a été crée par Clara Halter et l’architecte Jean-Michel Wilmotte et fut inauguré en mars 2000 sur le Champ-de-Mars. Inspiré du Mur des lamentations, il est composé de douze panneaux de verre qui déclinent le mot “Paix” en 32 langues et 13 alphabets et des messages peuvent y être glissés dans des interstices ménagés entre les panneaux. Prévu initialement pour 3 mois, le monument est resté à son emplacement d’origine.
Le Ministère de la Culture et la Mairie de Paris ont accordé des autorisations supplémentaires de deux ou trois ans. Selon les époux Halter, la dernière autorisation, d’une durée de trois ans, remonte à l’été 2010 et copurt donc jusqu’en 2013. Mais voilà, au fil des ans, la création est devenue un lieu de rendez-vous pour les militants des Droits de l’Homme, non gardée, souillée parfois par des graffitis racistes et antisémites et où des touristes écrivent sur la charpente métallique.
Rachida Dati, Maire UMP de l’arrondissement, celle qui excelle en lapsus en tous genres, s’est trouvé une croisade médiatique en faisant du démontage ou du déplacement de ce symbole, un soit-disant “combat politique majeur et essentiel de son mandat électif” et en y consacrant une énergie considérable voire surdimensionnée …
Pétition sur le site de sa mairie, invitation “à se mobiliser pour obtenir le démontage immédiat du Mur pour la Paix“, la construction provoquerait l’exaspération des habitants en obstruant la perspective classée de l’Ecole militaire à la Tour Eiffel, en violation de la loi. Madame le Maire accuse les époux Halter, d’occulter le caractère illégal du mur pour obtenir sa pérennisation.
Les époux Halter ont donc décidé d’engager une action en diffamation en indiquant combien les propos d’un ex-Ministre de la Justice de la République sont insupportables et empreints de mensonges, de cynisme et de vénalité à l’encontre d’une artiste extrêmement discrète et de son époux, au seul motif que ceux-ci souhaiteraient voir la structure évoquée pérennisée, sans avoir néanmoins aucun pouvoir de décision sur ce point. Ils réclament 20.000 euros de dommages-intérêts.
Rachida Dati, femme politique ayant démontré à maintes reprises qu’on pouvait faire de la politique à partir d’approximations voire de méconnaissances totales des sujets voire de faux diplomes (voir et revoir ses interviewes au cours de la campagne européenne) s’est peut-être trompé de symbole ou de combat. Peut-être même aussi vite qu’elle se trompe de mots …