C'est ChemSec, une ONG suédoise, qui est à l'origine de ce listing, réalisé avec la participation de 9 autres associations européennes dont Générations Futures et le Réseau Environnement Santé (RES). Il s'agit de la deuxième liste dressée par le collectif. La première liste élaborée en 2008, comportait notamment le Bisphénol A.
Parmi les 22 produits cités dans la nouvelle liste figurent notamment plusieurs filtres UV utilisés dans les produits solaires et deux parabènes utilisés dans les cosmétiques et pouvant avoir "un impact néfaste sur les femmes enceintes et les enfants" souligne le collectif. Parmi les autres perturbateurs endocriniens figurent notamment le perchloréthylène du nettoyage à sec, le BHA, additif alimentaire, et trois phtalates dont le DEP, présent dans de très nombreux parfums mais aussi le Dihexyl phthalate (DHP).
Tous les produits cités ont pour point commun d'être de potentiels perturbateurs endocriniens pour l'homme. C'est à dire qu'ils imitent, bloquent ou perturbent l'action des hormones naturelles. Ces produits se retrouvent dans une multitude de produits de notre quotidien mais aussi dans les aliments et dans l'eau que nous consommons.
" Nous encourageons instamment la Commission européenne et la France à enfin nominer des perturbateurs endocriniens sur la liste candidate de Reach et l'actualisation de notre Liste SIN leur indique aujourd'hui clairement par lesquels commencer ", a déclaré, dans un communiqué de presse, Yannick Vicaire du Réseau Environnement Santé.
Reach : la lenteur des processus décisionnels en question
Ces 22 substances peuvent ''relever'' de la Liste soumise à autorisation du règlement européen Reach, ''sur la base exclusive de leurs propriétés de perturbation endocrinienne'', indiquent les ONG, alors que ces substances sont utilisées dans les produits de consommation.
Les associations françaises appellent le gouvernement français et la Commission européenne à ainsi agir d'urgence sur ces substances dans le cadre de Reach.
La règlementation Reach encadre depuis 2007 la vente et l'utilisation des produits chimiques en Europe. Elle prévoit l'enregistrement de toutes les substances chimiques utilisées par les entreprises et informe sur leurs potentiels risques pour la santé. Sur la liste SVHC figurent les substances considérées comme " très préoccupantes " par l'Union Européenne. Leur usage est strictement régulé mais pas systématiquement interdit à la vente. D'après le collectif d'ONG, seules 46 substances sur 1500 substances commercialisées répondant aux critères, ont été classées SVHC à ce jour et aucune encore ne l'a été en raison de ses son action sur le système hormonal. Il est donc urgent d'agir face à la lenteur des processus de régulation et de restriction. Le collectif souhaite accélérer le remplacement des produits chimiques dits " extrêmement préoccupants " en jouant son rôle d'informateur auprès des entreprises, des autorités publiques et des législateurs.
Dans le cas de la France, rappelons que les députés ont adopté lundi une proposition de loi visant à interdire l'utilisation des phtalates et parabènes, deux puissants perturbateurs endocriniens. Si la loi est votée, elle pourrait provoquer un effet domino en Europe.
Cliquez ici pour consulter le dossier de presse du Réseau Environnement Santé.
Alicia Muñoz
A lire aussi : Le perchloréthylène dans nos pressing : un solvant toxique et polluant
Santé : vers une interdiction des phtalates et des parabènes