Les petits et grands journaux sont tributaires de la Poste pour leur distribution, du moins la distribution décentralisée dans des régions non urbaines.
Dans la région décentralisée de Vallorbe, qui comme chacun le sait se trouve à peu près au milieu de l’Afrique noire pour le fonctionnaire de base du géant jaune, la distribution des journaux devient chaque semaine plus catastrophique que la précédente. Surtout depuis début 2011.
Un journal, quelle que soit sa fréquence de parution, est fabriqué en fonction de son jour de sortie. Et non pas en fonction du fait qu’il sera au hasard des semaines distribué le lendemain de la date prévue, la semaine suivante ou … jamais.
Ces pratiques désastreuses ne datent pas d’hier, mais à chaque réclamation le géant jaune trouve toujours de bonnes raisons. Sauf quand, par exemple la semaine passée, un chauffeur a tout simplement oublié de prendre livraison, dans le bureau de poste officiel et habituel de dépôt dans le nord-vaudois, de la totalité de l’édition d’un journal régional.
A relever que pour ce journal en particulier, qui paraît chaque vendredi, les réclamations des abonnés sont innombrables. Il parvient à certains de ses abonnés de façon normale au mieux dans 50 % des cas. Seuls les quotidiens du géant teuton Edipresse échappent à ce carnage. Les autres titres, quelle que soit leur provenance et leur éditeur, subissent un sort comparable. Et pourtant dans le prix de l’abonnement que payent les cochons de lecteurs figure une certaine part destinée à couvrir des frais de transports normaux et professionnels.
La Poste possède à Lausanne une section pompeusement dénommée « Solutions et conseils logistiques-Journaux ». On taira son adresse en l’état, par charité. Ils détestent recevoir des courriers courroucés et pratiquent à l’envi une politique de l’autruche digne des meilleurs ronds de cuir.
Mais on ne saurait passer sous silence que cette même section refuse avec un immense dédain de répondre aux abonnés (« avec lesquels elle n’a pas de contrat de prestations » – citation d’un mail émanant dudit office ). Elle n’est pas là pour régler les problèmes mais simplement pour « conseiller » les crétins d’éditeurs. On se demande bien sur quoi.
En tolérant un pareil nombre d’erreurs, le géant jaune prétérite les journaux, les éditeurs, les lecteurs et les annonceurs. Il serait bon qu’une fois, sa responsabilité financière soit actionnée pour qu’enfin, sans doute, elle daigne se pencher sérieusement sur ces manquements à répétition désagréables et très peu professionnels.
Mais ça reste du domaine du rêve de David contre Goliath.