Et ce fut le cas vendredi dernier, lors du vernissage de Sète, trop d'hommage, exposition qui lance le festival. Comme j'ai eu l'occasion de vous le dire dans mon premier papier sur K-Live 2011, ce festival n'est pas tout à fait comme les autres. Il est multiculturel et mêle concerts, afters, art urbain et expositions originales. Et c'est sur ce dernier volet que débutait K-Live 2011 le 29 avril, à
Sète, trop d'hommage n'est pas vraiment un exposition, c'est un concept, une œuvre à part entière, que l'on doit à deux jeunes artistes, Tabas et Grégory Decock. K-Live souhaitant s'inscrire dans l'année Brassens (30 ans de sa mort et 90 ans de sa naissance), ces deux lascars ont imaginé une manière tout à fait originale de rendre hommage au célèbre Sétois.
Ils ont fait fabriquer plusieurs centaines de bougies en forme de pipe, objet fétiche de Brassens, et les ont exposées dans cette chapelle désacralisée, dans les hauteurs de Sète.
Pour Tabas et Grégory Decock, ce n’est pas l’exposition
Le répertoire de Brassens peut d’ailleurs aider ceux qui seraient indécis quant au lieu où déposer les bougies-pipes : un banc public, auprès de leur arbre, sur une claire fontaine… et sur la plage de Sète, bien entendu.
Comme pour de véritables cierges, les visiteurs sont invités à laisser une offrande dans un tronc. Les sommes récoltées seront intégralement versées à Amnesty International, les artistes jugeant que les
J'ai eu la chance d'arriver sur place avant les invités du vernissage et de pouvoir admirer cette œuvre dans une chapelle vide. Ce lieu, que je ne connaissais pas, avec ses murs bruts, justes décapés, est tout à fait adapté à ce type d'expo qui met en avant le blanc et le noir.
Le blanc des bougies-pipes, bien sûr et le noir des dizaines de feuilles de papier, appliquées sur les murs, telles des ardoises, que le public est invité à remplir avec un mot, une pensée, une impression... Sète, trop d’hommage est donc une véritable œuvre collective et participative.
François Commeinhes, Maire de Sète, a été le premier à se prêter
Grégory et Tabas aiment bien jouer avec les mots. D'ailleurs, les centaines de feuilles noires disposées sur les murs de la chapelle composent des lettres et, avec un peu de recul, on peut lire une phrase qui prend tout son sens au cœur de cette œuvre : "On lui doit tous une fière chandelle".
Autant vous dire que j'ai adoré cette exposition et que je vous incite à vous y précipiter, avant le 18 mai, date à laquelle la chapelle du Quartier-Haut fermera ses portes. Il serait même prudent d'y aller avant que toutes les bougies-pipes soient dispersées dans la ville.
Voici une vidéo très sympa, réalisée par Mo'Fo' prod, qui montre les deux artistes dans la ville, à la rencontre des Sétois, ainsi qu'une partie de l'installation et du vernissage :
Au delà de l'œuvre elle même, l'ambiance était excellente vendredi soir. La plupart des organisateurs et acteurs de K-Live étaient présents pour féliciter les deux artistes et Crystel, la responsable
J'ai eu le plaisir de terminer la soirée au restaurant avec Tabas et Grégory Decock (sur la photo) et de discuter avec eux. Je suis toujours bluffé par la créativité de certains artistes et ces deux là n'en manquent pas. En outre, ils sont extrêmement sympa, ce qui ne gâche rien.
Entre parenthèse, nous avons dîné au Paris-Méditerranée, une excellente adresse sétoise proposant une cuisine originale, avec un service parfait, dans une ambiance chaleureuse et tamisée.
Bref, une soirée parfaite... merci K-Live !!!
Pour terminer en musique, comme il se doit, je vous propose, évidemment, une belle chanson du poète à la pipe. A toi Georges !!!
"Je suis un pauvre type, J'aurai plus de joie
J'ai jeté ma pipe, Ma vieille pipe en bois
Qu'avait fumé sans s'fâcher
Sans jamais m'brûler la lippe
L'tabac d'la vache enragée
Dans sa bonne vieille tête de pipe
J'ai des pipes d'écume, Ornées de fleurons
De ces pipes qu'on fume, En levant le front
Mais j'retrouv'rai plus ma foi
Dans mon cœur ni sur ma lippe
Le goût d'ma vieille pipe en bois
Sacré nom d'une pipe"